
“Entre la vie et la mort”, Antonio de la Torre de Madrid à Bruxelles

Antonio de la Torre nous a marqués, dans le très spécial Amours cannibales (2013), les polars poisseux La isla minima (2014) et Que Dios nos perdone (2016), et, surtout, dans le trépidant et cruel El reino (2018). Entre la vie et la mort est-il à la hauteur ? Non, ce film noir déçoit, mais possède quelques atouts.
Un film noir se construit au cordeau. Ici, les ingrédients sont là : un personnage effacé et mutique, assez mystérieux, Leo Casadena (Antonio de la Torre), espagnol, devenu conducteur de métro à Bruxelles. Pourquoi la Belgique ? “Pour le climat et le championnat de football ?” lancera avec flegme à la police cet inconnu venu de Madrid ! Par petites touches, l’humour est présent.
Mais, dans l’ensemble, les dialogues sont pesants, les ralentis trop nombreux. Le face à face entre le commissaire (Olivier Gourmet) et sa fille, qui est aussi sa subordonnée (Marine Vacth) manque de finesse. La réflexion sur la filiation court tout du long du film.
Giordano Gederlini prend le parti-pris de filmer cette histoire comme dans un tunnel, hors de l’espace-temps réel, enchaînant des rebondissements savamment distillés. On comprend peu à peu qui est qui, qui cherche quoi, et ce faux rythme donne au film un certain charme.
Car les événements tournants prennent leur temps pour advenir, l’intrigue se resserrant peu à peu en son centre. Un film inabouti, mais pas sans intérêt.
Entre la vie et la mort, 1h29, de Giordano Gederlini, avec Antonio de la Torre, Marine Vacth, Olivier Gourmet. Sortie le 29 juin 2022.
Visuels: photo officielle du film.