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[Critique] « La Chute de Londres » film de propagande réac avec Gerard Butler

[Critique] « La Chute de Londres » film de propagande réac avec Gerard Butler

05 March 2016 | PAR Gilles Herail

La chute de Londres atteint des niveaux inattendus de propagande réactionnaire, sous couvert de son enveloppe de modeste série B. Gérard Butler fait le job, Morgan Freeman a touché son chèque et la suite de La Chute de la maison blanche revendique une idéologie rance qui décline le suffixe “phobe” à toutes les sauces. Nauséabond et même pas très fun. Notre critique.

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Extrait du synopsis officiel : Les plus grands leaders du monde occidental sont attendus à Londres aux funérailles du Premier ministre britannique, mort dans des circonstances plus que douteuses. Mais ce qui avait commencé comme l’évènement le plus sécurisé de la planète tourne rapidement au désastre. 

La chute de la maison blanche était un petit film d’action plutôt efficace, plein de drapeaux américains, mais avec un soupçon de second degré. Malgré une carrière très moyenne au box-office mondial, une suite a été mise sur les rails avec le même casting, en changeant simplement de réalisateur et de décors. La chute de Londres étonne par sa bêtise et son auto-satisfaction dès les premières séquences qui nous offrent un cours de géopolitique pour les nuls assez affligeant. Le scénario atteint des summums d’idiotie lors des préparatifs des funérailles du premier ministre britannique qui voient l’arrivée des chefs d’État du monde entier. Le français est un snob en retard, l’italien, un vieux satyre, et le japonais, un japonais (ce qui suffit à faire rire les scénaristes semble-t-il).

L’Europe est décrite comme un territoire déjà acquis à l’idéologie terroriste, qui aurait infiltré toute la police (mais pas l’armée parce que l’armée, c’est quand même cool). Une bande d’incapables laxistes qui va forcer notre super garde-du-corps à dézinguer 500 personnes pendant 1h40 afin de protéger son Président à deux dollars. Le film se veut pédagogique en revenant plusieurs fois sur l’utilisation de la torture pour que le spectateur comprenne qu’elle est bien légitime. La petite blague homophobe sur la sortie du placard (quand le Président sort d’un placard, oui il fallait oser) est hautement réjouissante. Et tout le discours est résumé à la fin du film par Morgan Freeman (on espère sincèrement que le cachet en valait la peine) qui se livre à une diatribe militariste que même les pires faucons n’auraient pas osé prononcer.

La chute de Londres est un film d’action sans intérêt qui aurait pu se laisser (vaguement) regarder s’il n’était pas aussi ouvert sur ses intentions. On sait bien que les séries B de ce type sont rarement ultra-progressistes mais la capacité du film à se prendre au sérieux pour diffuser ses idées nauséabondes laisse pantois. Du pur cinéma de propagande, même pas très drôle (Gérard Butler n’a que deux deux/trois vannes sympas) et tellement auto-satisfait qu’il en devient difficile de le prendre au second degré. A éviter.

Gilles Hérail

La chute de Londres (London Falling), un film d’action américain de Babak Najafi avec Gerard Butler, Aaron Eckhart et Morgan Freeman, durée 1h39, sortie le 02/03/2016

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film
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Gilles Herail

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