[Critique] Belgica, le bar popu et branché de Van Groeningen
Dans Belgica, qui sort en salles le 2 mars, le réalisateur flamand Felix van Groeningen raconte le succès d’un bar tenu par deux frères venus des classes populaires. Une mise en scène primée à Sundance et la BO hallucinée signée par Soulwax ne sauvent pas son film de son hédonisme un peu plat.
[rating=3]
Frank, marié et père, suit son grand frère Jo célibataire, passionné de son avec une coquetterie dans l’oeil et qui ouvre son propre bar à Gand, le Belgica. Fréquenté par un groupe à la mode, bien foutu mais sachant rester près du peuple et servir de bonnes bières accessibles à toutes les bourses, le Belgica devient The place to be. Mais le succès amène jalousie, envie et problèmes…
Comme dans la violente Merditude des choses (2010) et le baroque et bouleversant Alabama Monroe (2014) irrigué de Bluegrass, Belgica est un film qui sait filmer les héros du peuple avec grâce et fidélité. Les deux frères ont une tronche, une psychologie et un talent pour créer du bon son et de la joie autour d’eux. Mais cela ne suffit pas tout à fait à constituer une intrigue. La musique de Soulwax, excellente, résonne, mais la success story passe et lasse, là où par exemple Mia Hansen Love avait essayé autour des années 2000 et des Daft Punk de dresser le portrait d’une génération. Belgica est un film sympathique, plein d’énergie, mais on attendait un coup de poing plus percutant du si existentiel Félix van Grieningen.
Belgica, de Felix van Groeningen, avec Stef Aerts, Tom Vermeir, Belgique, 2015, 2h07, Pyramide Distribution. Sortie le 2 mars 2016.
visuels : photos officielles © Thomas Dhanens