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[Critique] « Adopte un veuf » André Dussollier emporté par le tourbillon Bérengère Krief

[Critique] « Adopte un veuf » André Dussollier emporté par le tourbillon Bérengère Krief

24 April 2016 | PAR Gilles Herail

Adopte un veuf avait tout pour plaire avec son pitch sociétal (la collocation inter-générationnelle) et un casting mélangeant habilement deux générations de comédiens. André Dussollier et Bérengère Krief forment un duo immédiatement complice mais le nouveau film de François Desagnat déçoit niveau scénario mise-en-scène, dialogues et seconds rôles. Notre critique.

[rating=1]

Extrait du synopsis officiel : Lorsqu’on est veuf depuis peu, il est difficile de s’habituer à sa nouvelle vie… C’est le cas d’Hubert Jacquin, qui passe le plus clair de son temps dans son immense appartement à déprimer devant sa télé. Un beau jour, suite à un quiproquo, sa vie va être bouleversée. 

La cohabitation, choisie ou forcée, est un sujet de plus en plus à la mode dans le cinéma français après Le grand partage, Five et les retrouvailles annoncées de Christian Clavier et du réalisateur de Qu’est-ce-qu-on a fait au bon Dieu pour Sivouplééé ! (imaginant un bourgeois de gauche accueillir une famille rom). Adopte un veuf s’intéresse à la mise en place d’une collocation inter-générationnelle chez un médecin retraité, veuf et déprimé, habitant un immense appartement parisien vide. Une thématique sociétale contemporaine qui illustre deux défis majeurs : la solitude des personnes âgées et la précarité de la jeunesse. Un sujet en or pour créer des situations de comédie tout en abordant de véritables questions de fond sur la crise du logement et les difficultés d’insertion des jeunes qui galèrent avant d’accéder à leur indépendance.

François Desagnat utilise plutôt astucieusement ce potentiel lors de la première demie-heure qui fonctionne parfaitement, opposant André Dussollier au tourbillon Bérengère Krief. La complicité des deux acteurs est immédiate et l’apprivoisement progressif des deux personnages donnent lieux à des scènes aussi drôles que tendres. La mise-en-scène s’amuse à exagérer la folle énergie du personnage féminin, qui file à 100 à l’heure, détruit tout sur son passage et déverse une tornade d’énergie sur la vie muséifiée de son hôte. Adopte un veuf négocie en revanche très mal sa deuxième partie qui perd le rythme et la tendresse de ses débuts. Les deux autres collocs qui entrent en scène (Arnaud Ducret et Julia Piaton) parasitent la relation Dussollier/Krief et noient le scénario dans des sous-histoires peu crédibles. Les effets de comédie deviennent laborieux, le ton, démodé, la facture, télévisuelle et l’alchimie, de plus en plus forcée. Un beau sujet mal exploité.

Gilles Hérail

Adopte un veuf, une comédie française de François Desagnat avec André Dussollier, Bérengère Krief et Arnaud Ducret, durée 1h37, sortie le 20/04/2016 

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film

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Gilles Herail

One thought on “[Critique] « Adopte un veuf » André Dussollier emporté par le tourbillon Bérengère Krief”

Commentaire(s)

  • Matthias Turcaud

    Film très décevant. Mis à part les interventions de Nicolas Marié en voisin, et notamment le quiproquo autour du sèche-cheveux, ce n’est pas drôle du tout. Dussollier est totalement sous exploité, les seconds rôles tels qu’Arnaud Ducret se révèlent effectivement mauvais.

    May 4, 2016 at 16 h 06 min

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