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Toyen, la beauté du rêve au Musée d’Art Moderne

Toyen, la beauté du rêve au Musée d’Art Moderne

07 July 2022 | PAR Yaël Hirsch

Le Musée d’Art Moderne propose de découvrir l’univers onirique, varié et absolument poétique de la peintre tchèque “artificialiste” Marie Cermínová, alias Toyen. Une traversée de l’avant-garde du XIXe siècle qui nous mène sur les sentiers les plus créatifs du rêve.  À ne pas manquer avant le 24 juillet. 

Née à Prague et morte à Paris où elle s’est installée dès 1925 (1902-1980), Marie Cermínová, alias Toyen traverse le XXe siècle avec une oeuvre qu’on qualifierait aujourd’hui de “surréaliste” mais qu’elle a plutôt inscrit dans le courant du “primitivisme”. À la fois très personnel, bâti ensemble avec Jindrich Štyrský et en même temps incroyable caisse de résonance des violences de son temps, le travail de Toyen se découvre ou se redécouvre dans la joie au Musée d’Art Moderne de Paris.

Érotisme et surréalisme

Proposant un parcours chronologique et thématique, le Musée d’Art Moderne entreprend, en partenariat avec la Galerie Nationale de Prague et le Hamburger Kunsthalle, un parcours extrêmement riche. Le parcours part d’oeuvres primitivistes pour aller vers de plus grands travaux surréalistes en passant par des variations sur des textes littéraires volontiers poétiques, érotiques et cruels, avec pour découverte Sade. Toyen c’est avant tour un jeu de mot sur le français “citoyen” et To-Yen en tchèque veut dire “c’est lui”. Et son oeuvre est un jeu. Elle s’installe avec son binôme Jindrich Štyrský à Paris où ses oeuvres résonnent avant l’heure avec celles de Klee et Kandinsky. Pendant la guerre qu’elle évoque par cycles terribles (Cache-toi, guerre ! 1940-1944), elle cache un ami juif, Jindrich Heisler, et après la guerre elle est reconnue par les surréalistes, notamment par Breton, avec des grandes toiles à la fois très libres et inquiétantes, par lesquelles Le Mythe de la lumière (1946), Minuit l’heure blasonnée (1961) ou Le Paravent (1966) de l’affiche.

Une oeuvres trop peu connue

Sous le titre “Les 7 épées hors de leur fourreau”, la série de portraits de femmes toutes en hauteur (La belle ouvreuse, La visiteuse vertige… 1957) réconcilie à la fois l’inspiration érotique et surréaliste de Toyen. La promenade dans une oeuvre importante et follement créative que nous propose le Musée d’Art moderne est un moment précieux. L’exposition Toyen permet de réévaluer l’importance et l’originalité de cette oeuvre trop peu connue.

visuel : Toyen, Le Paravent, 1966 Musée d’Art Moderne de Paris © Paris Musées, Musée d’Art Moderne, Dist. RMN-Grand Palais / image ville de Paris © ADAGP, Paris, 2022

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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