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Le Louvre fête en beauté les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci et invite L’Homme de Vitruve

Le Louvre fête en beauté les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci et invite L’Homme de Vitruve

22 October 2019 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Sous le commissariat de Vincent Delieuvin, conservateur en chef du Patrimoine, département des Peintures, et Louis Frank, conservateur en chef du Patrimoine, département des Arts graphiques, au musée du Louvre se tient,  dès jeudi, l’exposition événement de l’hiver.

Le Louvre n’avait rien à prouver dans sa relation avec Léonard de Vinci. Le musée français possède la plus importante collection au monde de peintures ainsi que 22 dessins de l’artiste. Mais au milieu de cette beauté se nichent cinq tableaux fondamentaux : la Vierge aux rochers, la Belle Ferronnière, la Joconde, le Saint Jean Baptiste et la Sainte Anne.

L’un des éléments, qui rend l’exposition très attendue, et qui a fait sauter le site de réservation dès le 21 octobre, c’est la présence de L’Homme de Vitruve, réalisé vers 1490 et dont la présence à Paris a bien failli ne jamais avoir lieu (voir notre article). Mais, une fois l’exposition vue, nous réalisons que la réalité dépasse l’attente. De mémoire de journaliste, nous n’avions jamais vu ça : l’auditorium plein à craquer pour écouter, telle une séance inaugurale, les deux commissaires expliquer leur volonté : “Ce qu’on a voulu faire, c’est comprendre le sujet : qui était Léonard ?”. En cherchant, pendant dix ans, ils comprennent ce que l’on a souvent oublié, tant les inventions ont primé sur tout le reste. “Léonard était peintre”. Pour lui, la peinture, rappellent Vincent Delieuvin et Louis Frank,  est une “science divine car capable de recréer le monde”.

Cela donne une exposition très élégante,  où le trait et la technique sont posés en majesté. Sur les murs gris le génie se déploie dans ses secrets. La Joconde, par exemple,  en Réflectographie infrarouge,  permet de voir tous les traits, tous les flous qui ont donné à cette diva toute sa profondeur. Alors oui, on part en quête du si timide homme de Vitruve qui ne quitte jamais l’Italie. Il est là, un peu dans un coin, écrasé par la majestueuse copie de La Cène dont l’original est perdu. L’on réalise alors que, posé là au milieu de cette frénésie de dessins et de rares et précieuses peintures, L’homme de Vitruve est un chef d’œuvre parmi d’autres.

Cette exposition majeure au parcours intelligent offre un regard à 360 degrés sur de Vinci. On le savait déjà un peu, tout de même, mais ici la preuve est donnée par l’exemple. Personne, ni son maître Verrocchio, ni ses élèves, n’ont atteint ce niveau de perfection,  précisément parce que lui, Léonard, a su dépasser cet idéal formel.

La circulation est très fluide dans cet espace où les œuvres sont partout sur les murs et au centre des allées. Il nous semble que c’est comme ça qu’il faut prendre cette exposition, comme une déambulation libre, qui permet à la fin quand on la regarde de façon  globale, de saisir pourquoi de Vinci est vu comme le premier des modernes. Il y a du mouvement dans toutes ses œuvres même les plus statiques ( Regardez les montagnes en arrière plan dans La Sainte Anne ).

Et c’est bien sûr dans le détail que se niche une beauté à couper le souffle, nous pensons entre autres, entre 162 autres,  au regard noir de Jacques Le Majeur. Ou encore à cette divine Etudes de mains. Le plus drôle, si on ose le mot, dans cette exposition, est de lire les cartels qui pour une fois nous apportent bien plus que de simples informations. Chez De Vinci, il y a une passion pour les matériaux. L’ « Etudes de mains » que nous citions à l’instant se compose par exemple de charbon de bois, de pointe métallique, de rehauts de blanc et, last but not least, est présent grâce à la générosité de la reine Élisabeth II.

C’est la plus grande exposition jamais réalisée sur ce peintre dont on croit avoir tout vu. Le parcours thématique offre un crescendo qui nous fait passer de la nuit à la lumière, du bon élève au génie. De Vinci savait imiter la vie, dans ses cris (La bataille d’Anghiari) et dans ses replis ( Saint Jérôme Pénitent). 

On sort de là avec l’intime conviction de le connaître  mieux, sans avoir été écrasés par autre chose que le sublime.

Visuel : © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

Infos pratiques

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Musée du Louvre

One thought on “Le Louvre fête en beauté les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci et invite L’Homme de Vitruve”

Commentaire(s)

  • Lili Harari

    Cet article nous emmene su coeur de cette expo où Leonard nous apparaît comme familier.
    On se voit deambuler dans les allees pour profiter de ces oeuvres intemporelles.
    Merci

    November 23, 2019 at 13 h 27 min

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