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“Do Disturb”, Un week-end de performances jour et nuit du 10 au 12 avril, au Palais de Tokyo

“Do Disturb”, Un week-end de performances jour et nuit du 10 au 12 avril, au Palais de Tokyo

11 April 2015 | PAR La Rédaction

C’est vendredi 10 avril à 18h qu’a commencé Do Disturb le grand challenge de 3 jours de performances artistiques non-stop au Palais de Tokyo. En partenariat avec le MoMaPS1, la tate Modern, le Matadero, le Centre National des Arts Plastiques, le Frac Lorraine et Berghain, les 22000 m² du Palais se sont remplis de plasticiens, artistes et danseurs avec souvent, 4 à 5 performances par heure. Une expérience survoltée du “jour & nuit” qu’on n’avait pas connue depuis la réouverture du lieu rénové avec sa très grande “friche” en 2012. 

Le vernissage de vendredi s’est passé en plusieurs  temps : la presse à 17h, puis les invités et le public à 18h où pas moins de 8 performances étaient au programme. Commençant par l’éphémère nous avons suivi le son et sommes montés à l’étage voir la flamboyante et colorée “Substance” de Marten Spanberg. Une perf-épopée, où l’on ne savait pas où donner de l’oeil tant le décor envahissait l’espace et tant les danseurs étaient nombreux.

Au même moment le Prix Marcel Duchamp 2015, Julien Prévieux, commençait d’orchestrer l’une des ses pièces élégantes dans les tons bleutés à l’entresol. Plus bas, au niveau -1, les ibériques Torreznos faisaient une grande conférence drolatique dans leur langue sur la “Culture”. En nous enfonçant dans la friche, nous avons croisé la très élégante et très dictatoriale Divine Holiness Pope Alice faisant, sur le mode asiatique, du Palais de Tokyo sa Nouvelle Jérusalem

En lieu et place de la conférence sur la culture, Jean-Philippe Basello a mêlé performance et cours d’Arts Martiaux, tandis que nous attendions avec impatience l’une des performances de Pierre Bismuth, La fin du silence. A 20h, l’acmé de ce vernissage où néophytes comme patrons de musée se sont assis à même le sol, était le concert de Saadane Afif, Blue Time.

Toutes ces premières performances repassent au cours du week-end de joyeuse animation. Avec Do Disturb, un souffle de créativité internationale souffle sur le Palais de Tokyo et il serait dommage de manquer cela!

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Même si les repasses des performances sont nombreuses, celles-ci sont nécessaire pour permettre aux spectateurs de jeter un œil (et même plusieurs) aux divers événements qui se déroulent pendant les 3 jours de ce festival Do Disturb.

Dès l’entrée, le Palais de Tokyo fourmille. Par son affluence et sa nécessité de se déplacer en permanence dans l’immense lieu culturel afin de découvrir mille et une surprises qui se cache à chaque espace dédié aux vidéos et autres activités scéniques. C’est le niveau 3 qui attire l’oreille dans un premier temps, où sur du Christina Aguilera, cinq femmes et trois hommes dansent dans un rythme effréné. De la peinture sur le coup ou des perruques aux couleurs flashy, les acteurs du show se fondent dans un décor trash et qui attire l’œil des spectateurs massés en masse.

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À l’étage inférieur, l’italien Enrico Gaido présentait son installation 502,65 cm carré. Vu le vendredi en plein exercice, l’artiste remplissait le cœur de poutres en bois de ciment expansible. La surprise opérait le lendemain en découvrant, le bois totalement explosé suite à la prise du ciment, un résultat saisissant. Non loin de là, dans une vidéo on pouvait découvrir une reprise assez spéciale du tableau La liberté guidant le peuple. La performance de l’Espagnole Cristina Lucas présentait en effet une vidéo du célèbre tableau où les protagonistes peint par Eugène Delacroix prennent vie et s’attaquent à la liberté dans un ralenti qui nous laisse sur place. Enfin, également venu de la péninsule ibérique, après “La cultura” le vendredi, le duo de stand-up Los Torreznos a présenté « El Desierto » le samedi. Cette foic-ci, ils mettent à mal la diction en se livrant à un jeu, où le débit de parole devient si intense, qu’une bonne condition physique est alors requise. Les rires et applaudissement se feront bien entendre une fois le souffle repris. On pensera bien entendu à la cadence survolté des commentateurs sportifs, et notamment en Espagne, où chaque match de football donne lieu à de belles envolées lyriques.

FullSizeRenderLe Festival Do Disturb ne s’arrête pas à la tombée de la nuit. Avec des nocturnes jusqu’à minuit le vendredi et samedi, le Palais de Tokyo continue à vivre dans son sous-sol avec le Yoyo. La soirée du samedi soir étant très attendue avec pour la première fois, la délocalisation de la programmation du célèbre club berlinois, le Berghain. Avec les artistes résidents du label Ostgut Ton (Tobias, Answer Code Request, Kobosil et Fiedel), le club a vibré pendant toute la nuit, réservant aux parisiens des sets de techno minimale d’une grande qualité. Au levé du jour, la piste était toujours bien garnie et l’ambiance toujours aussi planante.

Pour cette première édition, le Palais de Tokyo avait misé gros et devrait obtenir des retombées assez positives pour un événement pas si facile à gérer. Toute la Culture répondra bien évidemment présent pour une toute nouvelle édition.

Yaël Hirsch et Hugo Saadi.

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Yaël Hirsch
Co-responsable de la rédaction, Yaël est journaliste (carte de presse n° 116976), docteure en sciences-politiques, chargée de cours à Sciences-Po Paris dont elle est diplômée et titulaire d’un DEA en littérature comparée à la Sorbonne. Elle écrit dans toutes les rubriques, avec un fort accent sur les livres et les expositions. Contact : [email protected]

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