
14 juillet: l’histoire de l’Arc de triomphe à Paris
Depuis des décennies, les défilés, dont celui du 14 juillet, les touristes et les véhicules lui tournent autour.
A l’occasion de la fête nationale, retour sur l’histoire de l’Arc de triomphe, l’un des emblèmes de Paris et de la France.

Depuis plus de deux siècles, l’Arc de triomphe a mis une grande partie du monde à ses pieds. Des chefs d’Etat s’y inclinent, des anonymes lèvent les yeux et prennent des photos… même la mémoire de la Première Guerre mondiale vient lui rendre visite. En effet, depuis 1921, la dépouille du Soldat inconnu repose sous l’Arc de triomphe et de cette sépulture émane une flamme chargée de se souvenir et de ne jamais oublier les soldats tombés.
C’est justement d’une bataille qu’est né l’édifice. En 1805, Napoléon Bonaparte défait les Autrichiens et les Russes à Austerlitz. Pour honorer cette victoire, l’Empereur décide la construction de l’Arc de triomphe, inspiré des arcs romains.
Le monument trônera en haut de l’avenue des Champs-Elysées, au centre d’une grande place découpée en étoile et qui ponctue l’ancien axe royal qui allait du Louvre à Saint-Germain-en-Laye.

L’architecte Jean-François Chalgrin est chargé de l’élévation de l’Arc de triomphe. L’objectif est de magnifier la puissance de l’armée impériale française. D’ailleurs, sous l’Arc de triomphe, sont gravés les noms des généraux de la Révolution et du Premier Empire.
Mais le chantier prend du retard. Chalgrin meurt en 1811 et les changements politiques sont nombreux. L’Arc de triomphe est finalement inauguré en 1836 par le roi des Français, Louis-Philippe 1er.
Les sculptures monumentales ont été conçues par des sculpteurs exposés au “Salon”, au cours du XIXè siècle.
La première manifestation de ce qui deviendra « Le Salon » remonte à 1667. Des peintres, des sculpteurs, des photographes, des architectes et des graveurs sont à l’honneur chaque année.
Le “Salon” officiel deviendra plus tard, en 1881, la “Société des Artistes Français”, à la demande de Jules Ferry, ministre de l’Instruction publique et des Beaux-Arts.
Le prochain Salon de la Société des Artistes Français se tiendra à Paris, au Grand Palais, du 14 au 19 février 2017, dans le cadre d’Art Capital.

Parmi les sculpteurs exposés les plus célèbres figure François Rude. Premier grand prix du prestigieux Prix de Rome, en 1812, et Grande Médaille d’honneur à l’Exposition universelle en 1855, Rude est un habitué du “Salon”. Il y envoie des œuvres de 1827 à sa mort.
On lui doit Prométhée animant les arts, un bas-relief situé sur les ailes de l’Assemblée nationale, mais aussi Le baptême du Christ, un groupe en marbre que l’on peut admirer à l’Eglise de la Madeleine.
Rude a également réalisé Jeanne d’Arc écoutant ses voix, un marbre conservé au musée du Louvre, mais aussi le Calvaire de l’Eglise Saint-Vincent-de-Paul.
Mais la pièce maîtresse de Rude, la sculpture qui va lui assurer la notoriété aux yeux du monde entier, est Le Départ des Volontaires de 1792 ou La Marseillaise.
Etendard républicain, les expressions et les mouvements des corps laissent deviner des paroles d’une passion et d’une fougue puissantes.

Les autres sculpteurs de l’Arc de triomphe ont également été présents au “Salon”.
Antoine Etex, auteur de La Résistance de 1814 et La Paix de 1815, figure au salon de 1833 avec une traduction en marbre d’un plâtre, La mort d’Hyacinthe.
Jean-Pierre Cortot exécute pour le monument Le Triomphe de Napoléon. Auteur du fronton de l’Assemblée nationale, il participe à tous les salons, de 1825 à 1840.
Finalement, l’Arc de triomphe peut remercier cette société. Elle lui a donné de beaux habits confectionnés par des tailleurs prestigieux.
Christophe Dard