
Mort de la sculptrice Valentine Schlegel, révélée tardivement
La sculptrice et céramiste originaire de Sète est morte dimanche 16 mai. Âgée de 96 ans, elle était atteinte de la maladie d’Alzheimer.
Cheminées-paysages, vases, saladiers, poteries… Ses différentes œuvres s’inspirent de la nature, suivant les courbes d’un arbre ou de végétaux imaginaires. Les formes massives et arborescentes aux couleurs brunâtres et grisâtres ont la cote qui monte en flèche depuis que l’artiste a été révélée par Hélène Bertin. Cette dernière admire particulièrement la céramiste, autant pour ses œuvres que pour sa simplicité de vie. Valentine Schlegel a vu ses productions exposées au Centre d’art contemporain de Brétigny-sur-Orge en 2017, puis à celui de Sète en 2019. Atteinte de la maladie d’Alzheimer, elle est décédée dimanche 16 mai à 96 ans.
Née à Sète en 1925, Valentine Schlegel a une enfance paisible entre parties de pêche, championnats de gymnastique, équitation et scoutisme avec les Eclaireuses de France. Dès son plus jeune âge, elle découvre l’artisanat grâce à son père, menuisier-tapissier. Elle est formée aux Beaux-Art de Montpellier avant de rejoindre la capitale. Valentine Schlegel maîtrise de multitudes de techniques pour réaliser ses objets. En 1956, elle crée le pôle modelage des Ateliers des moins de 15 ans au Musée des Arts Décoratifs de Paris où elle enseigna jusqu’en 1987.
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« J’aime le quotidien exceptionnel »
Petit accent du Sud, végétarienne, athlétique et portant la « coupe à la garçonne », Valentine Schlegel est originale et singulière pour l’époque. Figure de liberté, elle marie l’art et la vie quotidienne. Elle développe par exemple de la céramique utilitaire avec des couverts en bois s’inspirant des ustensiles provençaux. Autant que son œuvre, brute et raffinée, l’artiste travaille diverses matières : céramique, bois, cuir, métal…
Dans les années 60, elle commence à créer des dizaines de cheminées à la fois chaleureuses et asymétriques. Habillées de plâtre blanc, elles sont composées d’étagères, de vide-poches, de tables ou encore de bancs. Mais tout est né d’un simple vase : offert à des amis, elle l’imagine sur leur cheminée. Or elle n’aime pas du tout l’aspect de la cheminée, elle l’a donc recouvert entièrement de plâtre.
Visuel : Laetitia Larralde