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Senghor et les arts : sa pensée universelle au musée du Quai Branly

Senghor et les arts : sa pensée universelle au musée du Quai Branly

13 February 2023 | PAR Elisa Barthes

Le musée du Quai Branly – Jacques Chirac accueille du 7 février au 19 novembre 2023 l’exposition Senghor et les Arts, réinventer l’universel. À travers des images d’archives, des documents, des livres et des tableaux, les différents jalons ayant façonné la pensée de Léopold Senghor sont présentés. Homme d’état, philosophe, poète et surtout pionnier du mouvement politique et littéraire «La Négritude», venez découvrir la vie de l’ancien président sénégalais dès maintenant !

Dans les allées sombres du musée du Quai Branly – Jacques Chirac, un escalier mène à l’exposition Senghor et les Arts. Les quelques spots lumineux éclairent tableaux, sculptures et poèmes sur des papiers jaunis par le temps. Disposées au sein de six parties thématiques, les œuvres d’art composent le récit de la vie de Senghor. Né en 1906 au Sénégal, il est poète et humaniste dans les années 30, après des études de grammaire à Dakar. À la fin de la seconde guerre mondiale, sa carrière politique débute au Sénégal : de député, il devient président en 1960. À travers ses différentes carrières (poétique, philosophique et politique), Léopold Senghor défend les mêmes valeurs : le dialogue des cultures, la circulation des œuvres et l’usage du patrimoine.

Au lendemain de l’indépendance du Sénégal, la mise en place de sa politique culturelle est majeure dans l’évolution des arts de son pays et du continent africain. Ses vingt années en tant que président sont marquées par des contestations, sa politique ayant ses limites. «La négritude», définie par Senghor comme « Un fait, une culture. C’est l’ensemble des valeurs économiques, politiques, intellectuelles, morales, artistiques et sociales des peuples d’Afrique et des minorités noires d’Amérique, d’Asie, d’Europe et d’Océanie », est un mouvement qui guide ses actions. Des événements historiques sont organisés dont le premier Festival mondial des arts nègres en 1966, l’ouverture du Musée dynamique de Dakar ou la création de la Manufacture nationale de tapisserie de Thiès. L’exposition donne accès à des documents inédits tels que des photographies historiques et des affiches de ces moments, ainsi que des reportages de l’époque.

Le musée du Quai Branly – Jacques Chirac a déjà accueilli une exposition liée à Senghor. En 2016 s’est déroulée Dakar 66, chroniques d’un festival panafricain. Mais aujourd’hui, c’est Léopold Senghor entier qui est mis à l’honneur. Un portrait de lui réalisé par Roméo Mivekannin définit assez bien ses idées : sur son visage se superposent les vers du poème Hosties noires, avec lequel le poète voulait déchirer « les rires banania sur tous les murs de France ». Diffuser l’art sénégalais en Europe et dans les autres continents est un moyen de combattre le racisme pour Senghor. Les œuvres des peintres africains remplacent désormais les publicités racistes sur les murs des métros parisiens. Au sein de l’exposition on retrouve les œuvres de Iba N’Diaye, un peintre né au Sénégal ayant étudié l’art en France. Il s’inscrit dans le programme d’ouverture culturelle souhaitée par Léopold Senghor. Chérif Thiam, un ancien étudiant à l’Institut national des arts du Sénégal est mis en avant avec une encre sur papier. Elle s’inspire, comme la plupart de ses œuvres, de la culture Wolof (une ethnie vivant principalement au Sénégal). Une grande tapisserie est accrochée au mur, riche en couleurs, elle s’intitule L’oiseau mystique. D’après une peinture de l’artiste Modou Niang, elle a été tissée à la manufacture nationale de tapisserie de Thiès, créée par l’ancien président. À l’image du combat de Léopold Senghor, la diversité de l’art sénégalais est montrée avec splendeur et beauté au sein de chaque partie de l’exposition.

Pour plus d’informations sur l’exposition, veuillez cliquer ici. Des écrans transcrivant les textes en langue des signes ainsi que des plaquettes avec des écrits en braille sont à disposition. Retrouvez le catalogue de l’exposition, ainsi que des romans sur Léopold Senghor à la librairie du musée.

 

Visuels : © affiche de l’exposition

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