
Sculpture précolombienne restituée par la Suisse : retour au Pérou
Une cérémonie de remise d’un objet d’art précolombien s’est déroulée à la douane autoroutière de Bâle, ce mercredi 8 février, afin de restituer la sculpture péruvienne à l’ambassadeur du Pérou.
Un vestige de la culture précolombienne en Suisse
Si la saisie de l’objet date de 2016, après la tentative d’un particulier de l’importer illégalement sur le sol suisse, c’est plus de 2 500 d’histoire qui se cache derrière cette sculpture, une tête en pierre de plus de 200 kilos. Cette « tête clouée » est un vestige de la culture précolombienne Chavín, une civilisation ayant commencé entre 1500 et 200 avant notre ère.
Le lieu de culte péruvien Chavín de Huántar qui donne son nom à cette civilisation précolombienne, est aujourd’hui protégé par l’UNESCO en raison des ruines qu’il contient. Il s’agit d’une des plus grandes têtes sculptées en pierre provenant de cette culture des Andes péruviennes, qui a été restitué par les autorités suisses à l’ambassadeur du Pérou, M. Juan Carlos Gamarra Skeels.
La #Suisse a remis un important bien culturel, une tête sculptée de la culture #Chavín, à l'ambassade du #Pérou. L'objet provient d'une saisie après une tentative d'importation illégale au poste de douane de Bâle/Weil am Rhein https://t.co/10eNEzMfOb
— RTSinfo (@RTSinfo) February 8, 2023
Le bras de fer entre œuvres spoliées et restitution du patrimoine culturel
Les restitutions d’œuvres d’art ne datent pas d’hier : déjà en juin 2019, les autorités françaises avaient restitué au Pérou trois pièces archéologiques précolombiennes saisies par la douane. Le cas de la sculpture péruvienne met en exergue la problématique actuelle du retour des œuvres d’art dans leurs pays originels d’une manière générale : de ce fait, les pays spoliés en appellent à un retour des pièces dans leur propre patrimoine. A titre d’exemple, on peut citer l’interdiction de l’ambassade du Mexique du déroulement d’une vente aux enchères parisiennes organisée en 2021, au cours de laquelle étaient présentes des œuvres précolombiennes, se référant à des divinités des civilisations préhispaniques, et ce malgré les réticences françaises.
Sortir les biens culturels pillés des musées français, tel était l’engagement en début de mandat du président Emmanuel Macron. On retrouve d’ailleurs sur le site du ministère de la Culture l’intégralité de la “Mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945”, même si le chemin est encore long avant que les pays spoliés ne voient leur patrimoine leur revenir de fait.
Un problème culturel criant d’actualité, la sculpture péruvienne ne figurant que comme un grain de sable dans le désert des spoliations du patrimoine historique et culturel par les sociétés occidentales.
Visuel : Chavín de Huántar – Wikipedia Commons