
Roselyne Bachelot refuse de destituer Dominique Boutonnat
Alors que le patron du CNC Dominique Boutonnat a récemment été accusé puis mis en examen pour agression sexuelle et tentative de viol, la Ministre de la Culture rechigne à le démettre de ses fonctions.
Au nom de quoi la Ministre de la Culture refuserait-elle de se dresser contre un homme mis en examen pour des actes odieux ? Eh bien apparemment, celui de la présomption d’innocence. Roselyne Bachelot l’a déclaré lundi soir, au micro de LCI : “Au nom de quoi prononcerais-je une sanction contre Dominique Boutonnat ? C’est à lui de voir s’il peut en toute sérénité exercer son mandat, il en jugera et il décidera. Ce n’est pas à moi de sanctionner quelqu’un qui est réputé innocent”. Si cette (non) décision peut – à première vue – sembler sage, l’est-elle vraiment ?
Puis la Ministre a continué en affirmant prendre en compte les deux partis : “Je veux deux choses: respecter la parole de la victime et la présomption d’innocence. La parole des victimes est respectée parce qu’on est dans une procédure judiciaire. Le jugement n’est pas rendu et la présomption d’innocence de Dominique Boutonnat doit être respectée”. Enfin, elle a conclu : “Le tribunal de l’opinion publique ne peut pas remplacer le tribunal judiciaire”. C’est donc un refus de position, toutefois en faveur du producteur de cinéma si l’on fait le choix de lire entre les lignes.
Une intervention qui a – une fois de plus – fait grand bruit, loin d’avoir plu à la CGT Spectacle ainsi qu’aux divers syndicats de producteurs et réalisateurs qui appellent depuis une semaine au retrait immédiat de Dominique Boutonnat. Ce dernier, patron du CNC depuis 2019, a nié catégoriquement les accusations prêtées par son filleul âgé de 22 ans.
Visuel : © L. Larralde