
Décès de Jean Dutourd
L’académicien, célèbre pour avoir dépeint la vie de rapiat des BOF (Beurre-œuf-fromage) pendant l’occupation dans son roman “Au bon beurre”, est mort lundi 17 janvier 2011 à l’âge de 91 ans.
Connu pour ses positions conservatrices, co-fondateur du mouvement de résistance Libération-Sud après avoir fui le camp où il était prisonnier de guerre en 1940, Dutourd est resté à la fois gaulliste (il a tenté une brève carrière politique sous les couleurs du gaullisme de gauche aux législatives de 1967) et monarchiste. Il se déclarait “anarcho-gaulliste”. Conservateur au niveau politique, il l’était également pour défendre la grammaire française à travers l’association “Défense de la langue française”, qu’il présidait. Une langue dont il a usé (et pour certains abusé) à travers la publication de 70 romans qui lui ont valu de rejoindre les immortels en 1978. Parmi ses écrits “Au bon beurre,” prix interallié 1952 est celui qui a marqué les mémoires : le livre dépeint la vie d’une famille de crémiers opportunistes, s’enrichissant par le marché noir pendant la Seconde Guerre. Également homme de médias, Jean Dutourd était devenu une figure publique en rejoignant les chroniqueurs des “Grosses Têtes” de Philippe Bouvard sur RTL. Jean Dutourd a également travaillé près de quarante ans à France Soir. Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a salué l’académicien, qui “incarnait à sa manière “l’esprit français”, ce territoire familier où Balzac n’est jamais très loin de Chabrol.”