Philippe Bélaval nommé conseiller culture d’Emmanuel Macron

A compter du 23 janvier, Philippe Bélaval deviendra le nouveau conseiller culture de l’Élysée, succédant à Rima Abdul Malak, promue ministre de la Culture en mai dernier. Ultime consécration pour cet énarque, actuellement président du Centre des monuments nationaux.

Alors que son mandat à la tête du Centre des monuments nationaux expire le 30 juin, cette nomination vient parachever la carrière de cet amoureux du patrimoine. Ce poste s’avère plus que stratégique sous la présidence d’Emmanuel Macron, étant donné que les décisions gouvernementales en matière de culture se prennent davantage à l’Élysée qu’au Palais Royal.

Une carrière au service du patrimoine

Originaire de Toulouse, Philippe Bénaval est un fin connaisseur des rouages des établissements culturels français. A 35 ans, il a dirigé l’Opéra de Paris, avant de devenir directeur général de la Bibliothèque nationale de France en 1994 et de prendre la tête des Archives de Paris en 1998. Nommé directeur des patrimoines de 2010 à 2012, il succède à Isabelle Lemesle à la tête du Centre des monuments nationaux, établissement auquel il redonne prestige et rayonnement. Avec plus de mille cinq agents, le CMN a pour mission de conserver, de restaurer et d’entretenir plus d’une centaine de monuments historiques, du Panthéon au Château d’Angers.

Durant les dix années de présidence de Philippe Bénaval, le CNM a lancé des centaines de chantiers de conservation. En témoignent, les restaurations des châteaux de Ferney-Voltaire (Ain) ou d’Azay-le-Rideau (Indre-et-Loire), ou encore celles de la Villa Cavrois (Nord) ou du Monastère royal de Brou (Ain). Si l’on peut déplorer la perte de la gestion du château de Chambord, transformé en établissement public, Philippe Bélaval a permis au CNM de décrocher celle de l’hôtel de la Marine en 2015. Ce monument emblématique de la place de la Concorde risquait d’être transformé en complexe hôtelier luxueux. Parallèlement, il a su garder in extremis la gestion des tours de Notre-Dame de Paris et de l’abbaye du Mont Saint-Michel.

Des aspirations communes avec le Président

Au cours de sa présidence, Philippe Bénaval avait régulièrement affirmé son intention de continuer à faire vivre les monuments historiques français. Il s’opposait à l’idée d’une conservation « sous cloche », où les héritages du patrimoine seraient coupés du monde contemporain. Pour ce haut fonctionnaire, « le patrimoine, c’est la valeur de confiance, de stabilité, de durabilité dans notre monde instable ». Ces aspirations concordent avec celles d’Emmanuel Macron, dont l’une des priorités en matière de culture s’avère être la préservation des monuments historiques.

S’il n’est pas un intime du Président, Philippe Bélaval a eu régulièrement l’occasion de l’accueillir lors de visites de monuments et d’inaugurations, mais aussi de lui envoyer des notes et d’échanger sur des questions liées au patrimoine. Apparemment « adoré » par le couple présidentiel selon Stéphane Berne, il a reçu les insignes de la Légion d’honneur le 15 septembre dernier, distinction remise par le Président à l’Hôtel de la Marine.

Si les missions qui lui seront confiées ne sont pas clairement définies, nous pouvons présager qu’il supervisera la réouverture de Notre-Dame de Paris, dont il avait lorgné la direction des travaux de restauration. Lui incombera également le suivi du chantier de la Cité internationale de la langue française au château de Villers-Cotterêts, projet cher au Président. Le nouveau conseiller à la culture de l’Élysée a exprimé son souhait de réunifier la Conciergerie et la Sainte-Chapelle, et conçoit la métamorphose de l’île de la Cité comme une nécessité.

Visuel : © Benjamin Gavaudo – CMN.