
Le gouvernement polonais suspend la quasi-interdiction de l’IVG
Le gouvernement polonais a annoncé renoncer à publier la décision du tribunal constitutionnel du 22 octobre, interdisant l’interruption volontaire de grossesse en cas de « malformation grave du fœtus » ou « maladie incurable ou potentiellement mortelle ».
Vendredi dernier, plus de 100 000 manifestantes se sont rassemblées à Varsovie. Cela faisait deux semaines que les rues polonaises se remplissaient malgré les restrictions du COVID-19 et cela pour défendre le droit à l’IVG, encore et toujours menacé. Face à cette mobilisation sensationnelle, le gouvernement et le président Andrzej Duda, ont décidé hier de renoncer à la décision restreignant l’accès à l’IVG.
Il faut savoir que la Pologne est dotée des lois anti-avortement les plus restrictives d’Europe et que cette publication du 22 octobre menaçait quasiment 98% des avortements légaux. Le président proposait l’interdiction de l’avortement à moins que des tests médicaux ne montrent une forte probabilité que le bébé soit mort-né ou atteint d’une maladie ou d’un défaut incurable.Une proposition choquante pour les associations et les opposants politiques.
Or, certains voient dans cette décision de suspension un échappatoire et une manœuvre politique pour éviter les manifestations dans ce contexte d’épidémie et de mesures restrictives.
En Pologne, il ne serait donc possible de se faire avorter qu’en cas de grossesse résultant d’un viol, d’un inceste ou mettant la santé de la mère en danger, ce qui ne correspondait, l’an dernier, qu’à 2 % des avortements pratiqués.
Visuel : ©Laeticia Larralde