Le dramaturge Israël Horovitz est mort
Le dramaturge américain Israël Horovitz, figure du “off Broadway” est mort lundi à l’âge de 81 ans, il a succombé à un cancer, chez lui, à New York.
Le jeune Israël naît dans le Massachusetts au sein d’une famille juive ; il est le fils de Hazel Rose (née Solberg) et de Julius Charles Horovitz, un avocat. À 13 ans, il a écrit son premier roman, qui a été rejeté par Simon & Schuster mais complimenté pour ses qualités merveilleuses et enfantines. À 17 ans, il a écrit sa première pièce, intitulée The Comeback, qui a été jouée à l’Université du Suffolk. En 2014, il a publié un recueil de poèmes, Heaven and Other Poems, via Three Rooms Press
Il est auteur de plus de cinquante pièces de théâtre traduites à ce jour dans une vingtaine de langues différentes et jouées sur toutes les scènes du monde, c’est, selon plusieurs médias l’écrivain américain vivant le plus joué en France, depuis la fin des années 1960 aux années 2010, avec des pièces interprétées par Gérard Depardieu, Pierre Arditi ou Line Renaud. Sa dernière œuvre en date, My Old Lady, a été adaptée en français sous le titre Très chère Mathilde et jouée en au théâtre Marigny avec Line Renaud dans le rôle-titre.
Il était connu pour son style allant du réalisme à la parabole, de la fable au mythe. Inspiré par Beckett, Ionesco, le théâtre réaliste américain des années 1950 son écriture au scalpel, précise, concise, allie un réalisme qui n’a pas grand-chose à voir avec la réalité et que Horovitz transpose et dramatise pour lui donner la cohérence, l’ampleur, l’intensité indispensables à l’intérêt de la représentation.
Une œuvre singulière, donc, pour un homme particulier, un ton incisif, tendre et cruel à la fois, un humour noir, et des textes ancrés dans la réalité. Il a écrit sur la Shoah, sur le 11 septembre, sur tout ce qui fait l’actualité, et son quotidien.
Il a aussi écrit une trentaine de scénarios pour le cinéma dont Des fraises et du sang, prix du Jury au Festival de Cannes en 1970 ou, plus récemment, My old lady (2015) avec Maggie Smith et Kristin Scott Thomas, qu’il a également réalisé et qui a été tourné en 2013 à Paris, où il a longtemps vécu.
Désigné par les critiques comme le fils spirituel du dramaturge américain Arthur Miller, ami de Genet et de Beckett, il avait été surnommé notre doux voyou américain par le dramaturge franco-roumain, Eugène Ionesco.
En 2011, son autobiographie Un New-Yorkais à Paris a été publiée chez Grasset. Un an plus tard, il a été fait Commandeur de l’ordre des Arts et Lettres, plus haute décoration de l’Ordre des Arts et des Lettres.
Neuf femmes l’ont accusé de harcèlement sexuel, dont une femme qui déclare avoir été violée fin novembre 2017. En réponse aux allégations, Horovitz avait déclaré que bien (qu’il ait) un souvenir différent de certains de ces événements, je m’excuse de tout cœur auprès de toutes les femmes qui se sont senties compromises par mes actions, ainsi qu’à ma famille et mes amis qui m’ont fait confiance.
Il a été marié trois fois: Elaine Abber 1959–1960; un enfant: Julie ; Doris Keefe, peintre d’origine irlandaise catholique romaine, décédée à 45 ans d’une cirrhose du foie. Ils ont eu trois enfants, qui ont été élevés dans la laicité: Rachael Horovitz (né en 1961), un producteur de films connu pour produire les films About Schmidt et Moneyball, Matthew Horovitz (né en 1964), un producteur-réalisateur de télévision connu pour produire le réseau NBA et Adam Horovitz (né en 1966), membre des Beastie Boys. Et enfin avec Gillian Adams, uns anglicane (né en 1955) avec qui il a deux enfants, élevés dans la foi juive.
Depuis des années, Israël Horovitz entretenait des rapports privilégiés avec la France dont il disait : C’est en France que je finirai mes jours, j’en suis convaincu. Je me sens parmi les miens là-bas.
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