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La rentrée littéraire en tranches lorraines

La rentrée littéraire en tranches lorraines

11 September 2017 | PAR La Rédaction

Pour sa 39ème édition, le livre sur la place a une fois de plus rassemblé tout le gratin des auteurs parisiens, jouant habilement du mélange des genres, dessinateurs de bande dessinée et auteurs régionaux magiquement réunis sous l’immense chapiteau bien connu des Nancéens. Lancé en immersion au milieu des stands, nos reporters ont rapporté quelques propos échangés ça et là, sou la forme d’un cadavre exquis. Pas littéraire, mais presque…

Vendredi. Il est fort le Leïla Slimani, houlala je ne connaissais pas l’histoire mais alors la baby-sitter… Bonjour, Madame, un livre plein de tendresse et d’humour, fin des années 50, début 60. Humour gavroche. Non, moi c’est roman historique plutôt mais oui justement c’est un livre qui se déroule au Moyen-âge, le héros est un vétérinaire qui se transforme en détective. J’achèterais bien mais je n’ai pas d’argent, c’est mon mari qui garde les sous parce que sinon j’achèterais tout c’est un monde quand même. Mais vous parlez de sampling, c’est quoi le sampling ? Ah le hip hop d’accord et Caruso ça oui j’adore Caruso, trinquons à Caruso et au hip hop alors. Le problème c’est que je n’arrive pas à lire en diagonale, je m’arrête sur chaque phrase du coup, je ne peux pas m’endormir vous voyez? J’ai une théorie sur la question.

Samedi. L’éditeur a mis une voiture sur la couverture pour donner une indication d’époque, mais ce n’est pas un livre sur l’automobile. Nous les dessinateurs on est toujours dos tourné vous voyez, nos conjoints ont du mal à le supporter, toujours courbés sur la planche c’est quand même dur non?? Bon maintenant il y a Skype alors on devient quand même un peu plus sociable. On a de la chance pour le temps parce que lorsqu’il fait chaud, c’est insupportable sous le chapiteau. Je vous le dis dans cette histoire, ce sont les hommes qui trinquent, les jeunes hommes, je pense à mon fils, ils ne peuvent pas savoir s’ils sont pères, si quelqu’un veut lui faire un enfant dans le dos … en tant que mère d’un ado ça me terrifie. J’ai l’impression que les écrivains sont un tout petit peu moins désagréables que les journalistes. Moi, j’ai toujours trouvé que c’était mieux maintenant, les disques les livres de maintenant et là j’ai 50 ans, je trouve ça formidable. Mais finalement, elle n’est pas là Virginie Despentes ? Apriori je préfère les thrillers, et puis les histoires qui se déroulent à Nancy même. Vous avez eu des difficultés pour écrire ce livre ? Mais non, pas du tout. Nous sommes à la recherche d’Élisabeth, une femme en robe bleue âgée de 70 ans, si vous la voyez veuillez informer le centre d’appel. Il nous faudrait davantage de matériel publicitaire, des indications en gros qui précisent de quoi parle l’ouvrage sinon comment voulez-vous…. Je viens de croiser Éva Ionesco elle est quand même pas glamour glamour hein. Moi, si ça ne fait pas peur, je n’achète pas. Mais alors qu’est-ce qu’on peut faire ? Une ambiance religieuse mais plutôt, au chocolat si vous voyez ce que je veux dire. Moi aussi j’ai écrit un livre mais le contenu était trop explosif personne n’a voulu l’éditer évidemment. Je sens les gens comprenez bien. Souvent j’entends les cloches ou je sens de mauvaises odeurs, c’est toujours annonciateur de quelque chose. Ce livre franchement ça a l’air bien mais c’est écrit trop petit, je ne pourrai pas. Il faut y croire vous savez, c’est la clé de la réussite dans l’édition. C’est un polar en trois volumes mais ça peut se lire séparément.

Dimanche. Vous ignorez qui a inventé les principes de la narration? C’est Aristote ma petite dame, tout est dans la poétique d’Aristote. Mon voisin ne fait aucun effort pour attirer les gens, ils n’interpellent personne, il attend qu’on vienne lui parler et moi ça me gène, je n’arrive pas à trouver la motivation. L’année dernière on était trois auteurs survoltés, on vendait comme des petits pains. J’ai écrit cinq ouvrages mais ça ne rapporte pas, du coup je vais arrêter. Je vais l’acheter en ville votre livre de toute façon je n’ai pas besoin de dédicace. 18 euros c’est quand même énorme pour le budget d’une étudiante. Je suis rentrée dans une église et j’ai vu ce tableau, j’étais subjuguée, j’ai demandé mais qui est cette femme, c’est comme ça que j’ai commencé à écrire. Moi, je vais à la Fnac, je suis sûre de trouver. Je viens chaque année, je vous ai photographié en train de me dédicacer. Mais quel est votre personnage préféré dans Game of Thrones ? Je pense que ça peut me plaire, en effet. Allez, je vais le prendre.

« Un certain M. Pikielny » de François-Henri Désérable : Dr. Gary et Mr. Ajar
Prolonger l’été à Amsterdam, au Rijksmuseum
La Rédaction

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