Décès de Jimmie Durham, l’anticonformiste

Jimmie Durham est décédé ce 17 novembre à l’âge de 81 ans. L’artiste américain, dans son œuvre, n’a cessé de porter un regard critique sur nos sociétés occidentales.

Jimmie Durham a obtenu le Lion d’Or à la 58ème Biennale de Venise pour l’ensemble de son œuvre, en 2019. Il était à la fois poète, plasticien, essayiste… La sculpture a toujours pris une place primordiale dans son travail, créée à partir de matériaux naturels et d’objets trouvés. 

Son éducation artistique se fait notamment en Suisse, à l’Ecole des Beaux-Arts de Genève. De retour aux Etats-Unis, il s’engage dès les années 1960 pour les droits des afro-américains et des natifs américains. Il entre ainsi au conseil du American Indian Movement (AIM), mouvement fondé en 1968 pour traiter les problèmes de pauvreté, de discrimination et de violence policière envers les natifs américains. Il revendique lui-même avoir des origines amérindiennes, bien que l’information ait été démentie depuis.

Dès le début, son œuvre tend à déconstruire les représentations que les sociétés occidentales se font des natifs américains. Il déménage au Mexique, puis en Europe, en 1994, où il commence à travailler sur la signification des matériaux dans l’architecture. La pierre prend ainsi une importance particulière dans son art. Il est progressivement exposé dans plusieurs villes d’Europe, notamment au Musée d’art moderne de Paris et au Centre Georges-Pompidou. Son œuvre a toujours reflété sa volonté de résister à toutes conventions, cassant les codes, analysant avec un certain humour les engrenages de la société moderne.  

Visuel : Wikipédia © Heinrich Böll Stiftung – Flickr : Jimmie Durham, CC BY-SA 2.0