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Cinéma Belge, Les Magrittes, 12e édition

Cinéma Belge, Les Magrittes, 12e édition

06 March 2023 | PAR Romy Trajman

Ce samedi 4 mars, en direct sur RTBF La Trois, se tenait la 12e édition des Magritte du cinéma. Direction le Théâtre National, au cours d’une soirée présentée par Patrick Ridremont qui a officié cette année, en maître de cérémonie. Un show alternant tirades de voix feutrée et tempo cadencé, Ridremont a rythmé le bal.

7 récompenses pour « Close »

Grand favori, le film de Lukas Dhont – qui représente la Belgique aux Oscars la semaine prochaine (catégorie « meilleur film étranger ») – a raflé sept prix sur 10 nominations. Une razzia alors que le film vient de franchir la barre des 300.000 spectateurs en Belgique. “Nous sommes très fiers d’être Belge, de faire du cinéma belge. Et c’est un grand honneur pour nous de représenter la Belgique aux Oscars la semaine prochaine”, a déclaré Michiel Dhont, le frère du réalisateur, Lukas Dhont, retenu à Los Angeles, en pleine campagne pour l’oscar du meilleur film étranger.
Le magnétique Eden Dambrine a reçu le Magritte du meilleur espoir masculin. Le jeune comédien de 15 ans a fait monter sur scène son compagnon de jeu, Gustav De Waele, également nommé dans la même catégorie, avec qui il a souhaité partager le prix. Meilleur espoir féminin, Sophie Breyer a fait de même avec Mara Taquin, dont elle partage l’affiche du film La Ruche de Christophe Hermans, toutes deux émues et soudées. Le jeune Igor Van Dessel obtenait, lui, celui du meilleur second rôle masculin. Et c’est Émilie Dequenne qui a obtenu le prix du meilleur second rôle. L’actrice belge décroche son quatrième Magritte, 25 ans tout après avoir été révélée dans Rosetta des Dardenne.

Bouli Lanners, grand vainqueur

Focus sur la présidente de la cérémonie Lubna Azabal, gracieuse et solaire en remettante du Magritte du meilleur film, décerné à Bouli Lanners, pour Nobody Has to Know, son premier film anglophone. Bouli, qui venait de monter sur scène pour la meilleure réalisation (après avoir déjà gagné le Magritte pour Les Géants en 2012 et Les Premiers, les Derniers en 2017). Outre ces deux prix, le voici sacré meilleur acteur pour La Nuit du 12, le polar de Dominik Moll, film qui a doublé la gagne avec le Magritte du meilleur film étranger en coproduction. Domini Moll, ravi et ému de monter sur scène, a souligné son plaisir de travailler en Belgique, et vouloir continuer avec ses producteurs belges.
Au lendemain de sa victoire aux César, Virginie Efira est sacrée meilleure actrice, pour son rôle dans Revoir Paris d’Alice Winocour.

Agnès Jaoui, Magritte d’honneur

Agnès Jaoui, émue, a reçu son Magritte d’honneur des mains de Yolande Moreau, qui devait jouer sa sœur. Yolande lui a glissé : “Ce soir, t’as le droit d’avoir le melon ! Jaoui a poursuivi “J’aime tellement la Belgique. Il y a tant d’artistes que j’aime ce soir. C’est à Bruxelles que j’ai fait mes premiers pas d’actrice pour tourner dans un film de son frère, étudiant à l’Insas, sous la supervision d’André Delvaux. […] Continuons à défendre un cinéma indépendant, exigeant, libre. Le monde change à une vitesse folle, les moyens de diffusion aussi. Mais le monde aura toujours besoin d’histoires. Et ces histoires, ce sont les créateurs qui ont le pouvoir de les imaginer. Ce ne sont pas les marchands, ni les machines”, un discours acclamé.
Discours remarqué de l’actrice Erika Sainte, remettante de prix, qui a partagé ses expériences personnelles #metoo, un moment de vérité et de force.

Une cérémonie sur La Trois

Sophie Breyer, Magritte du meilleur espoir féminin pour La ruche de Christophe Hermans a clamé « Ce Magritte est une reconnaissance pour le film et aussi un encouragement. Ça donne envie de continuer alors qu’on a parfois envie d’arrêter », dit l’actrice repérée dans la série La trêve ou dans des courts-métrages comme Le sommeil des amazones de Bérangère McNeese. « Ça permet de remettre de l’essence dans le moteur. » Une actrice qui, comme de nombreux participants de la soirée – et notamment Agnès Jaoui, ont arboré une fleur violette comme geste politique de promotion de la diversité dans le monde du cinéma. « Cette fleur signale le fait qu’il y a encore un manque de représentation des minorités dans le cinéma belge. Un manque de personnes racisées, de manière générale dans l’industrie, et pas uniquement chez les comédiens et comédiennes. Je trouve que c’est une bonne manière de le signaler. »

La soirée a ensuite continué au Plazza pour le cocktail avant d’aller tous danser, au C12.

Voici la liste complète des lauréats :

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM
Nobody has to know de Bouli Lanners, produit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)

MAGRITTE DU MEILLEUR PREMIER FILM
Rien à foutre de Julie Lecoustre et Emmanuel Marre produit par Benoit Roland (Wrong Men)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE RÉALISATION
Nobody has to know : Bouli Lanners

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM FLAMAND
Close de Lukas Dhont, produit par Dirk Impens (Menuet), Michiel Dhont et coproduit par Jacques-Henri Bronckart (Versus production)

MAGRITTE DU MEILLEUR SCÉNARIO ORIGINAL OU ADAPTATION
Close : Lukas Dhont et Angelo Tijssens

MAGRITTE DU MEILLEUR FILM ETRANGER EN COPRODUCTION
La nuit du 12 de Dominik Moll, coproduit par Jacques-Henri Bronckart et Gwennaëlle Libert (Versus production)

MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE
Revoir Paris : Virginie Efira

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR
La nuit du 12 : Bouli Lanners

MAGRITTE DE LA MEILLEURE ACTRICE DANS UN SECOND RÔLE
Close : Emilie Dequenne

MAGRITTE DU MEILLEUR ACTEUR DANS UN SECOND RÔLE
Close : Igor Van Dessel

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR FÉMININ
La ruche : Sophie Breyer

MAGRITTE DU MEILLEUR ESPOIR MASCULIN
Close : Eden Dambrine

MAGRITTE DE LA MEILLEURE IMAGE
Close : Frank van den Eeden

MAGRITTE DU MEILLEUR SON
Animals : François Aubinet, Mathieu Cox, Pierre Mertens, David Vranken, Philippe Van Leer

MAGRITTE DES MEILLEURS DÉCORS
Close : Eve Martin

MAGRITTE DES MEILLEURS COSTUMES
Rien à foutre : Prunelle Rulens

MAGRITTE DE LA MEILLEURE MUSIQUE ORIGINALE
Rebel : Hannes De Maeyer, Oum, Aboubakr Bensaihi

MAGRITTE DU MEILLEUR MONTAGE
Rien à foutre : Nicolas Rumpl

MAGRITTE DU MEILLEUR DOCUMENTAIRE
Soy libre de Laure Portier, produit par Anne-Laure Guégan et Géraldine Sprimont (Need Productions)

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DOCUMENTAIRE
Arbres de Jean-Benoît Ugeux, produit par Julie Frères (Dérives) et Jacqueline Siret (Apoptose)

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE DE FICTION
Ma gueule de Grégory Carnoli et Thibaut Wohlfahrt, produit par Laurence Denhaerinck et Benjamin Viré (Big Trouble in Little Belgium)

MAGRITTE DU MEILLEUR COURT MÉTRAGE D’ANIMATION
Câline de Margot Reumont, produit par Delphine Renard, Delphine Cousin et Justine Paulus (Zorobabel)

MAGRITTE D’HONNEUR
Agnès Jaoui

Visuel : ©magritte2023

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Romy Trajman

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