
D’une aube à l’autre de Laurence Tardieu : l’amour à mort d’une mère pour son enfant malade
Une nouvelle fois, Laurence Tardieu vient explorer un thème douloureux. Ce roman raconte l’histoire d’une vie qui bascule le jour où des parents apprennent que leur jeune fils Adam est d’atteint d’une leucémie.
Un style de circonstances
Le style s’adapte aux rythmes de la découverte et de l’annonce de la maladie, puis des 158 jours d’hospitalisation d’Adam. Les phrases sont courtes, hachées, incisives, intrusives comme si les mots lacéraient l’âme et le cœur de la mère. Laurence Tardieu va à l’essentiel. Son obsession est que son enfant vive. Le reste n’a plus d’importance.
Une mère aux abois
Cette mère va dorénavant consacrer sa vie à Adam. Ainsi, elle arrête de travailler, elle passe ses journées et ses nuits au chevet de son fils dans le Service d’hématologie clinique. Avec frénésie, elle se documente sur la leucémie : les traitements, l’aplasie médullaire, les rémissions, la greffe…En fait, les termes médicaux et techniques éclairent sa douleur au point de l’apaiser. Au fil des jours, la maman d’Adam connaîtra tout, et tout le monde, à l’hôpital pédiatrique Robert Debré.
Une issue heureuse mais…
Ce livre est un hommage aux progrès de la médecine qui ont fait chuter la mortalité des maladies sanguines chez les enfants. Et, il est aussi une formidable preuve d’amour d’une mère, l’auteure, pour son fils.
Mais ce dévouement, à la limite de la dévotion, est à l’origine de dommages collatéraux. Souvent, l’annonce d’une maladie grave est source de tensions dans un couple. Ainsi, la mère d’Adam se coupe peu à peu de son environnement social, et surtout de sa famille. Un climat de rancœur et de rancune s’installe jusqu’à la rupture.
D’une aube à l’autre de Laurence Tardieu est la description d’une situation dramatique qui va au-delà de la maladie et de la guérison d’un enfant.
D’une aube à l’autre de Laurence Tardieu. Éditions Stock, 231 pages, 19,50 €.