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Passer la mélancolie : concerts itinérants dans des lieux insolites initiés par Jean-Luc Ho

Passer la mélancolie : concerts itinérants dans des lieux insolites initiés par Jean-Luc Ho

25 May 2020 | PAR Victoria Okada

Le dimanche 24 mai, nous avons assisté à un « vrai » concert chez un particulier dans un quartier de la Gare de l’Est, que le claveciniste Jean-Luc Ho a préparé avec Itay Jedlin, lui même très soucieux de trouver des solutions alternatives au silence forcé des musiciens, en organisant des concerts solidaires.

Jean-Luc Ho a créé « Passer la mélancolie », une série de concerts itinérants en Île de France, dans des lieux insolites : salons de musique, cour d’immeuble, ateliers, jardins et salle de concert… La musique se joue de manières diverses et variées : duos avec Nima Ben David ou Lucile Richardot ; une master-class, des solos de clavicorde, de clavecins.
Le musicien explique le concept : « Nous éprouvons tous le besoin de revivre en musique, celle qu’on échange sans technologie et la joie de se retrouver autour d’un verre ensuite. »
Les concerts, ouverts à tous sur réservation et entrée libre (participation souhaitée), ont une jauge à petit nombre de personnes. Ce dimanche, le premier concert de la série était limité à 10 personnes pour chacune des deux séances à 17 h et à 19h et s’organisait dans le respect d’une distanciation d’un mètre entre deux auditeurs. Par ailleurs, du gel hydroalcoolique et des masques étaient à la disposition du public.
Pendant un peu moins d’une heure, nous avons entendu un duo épinette (Jean-Luc Ho) et viole de gambe (Nima Ben David) dans un programme constitué des pièces de Lebègue (Chaconne grave), Forqueray (Première Suite dont “La Couperin”), François Couperin (La Forqueray), Froberger (Plaincte faite à Londres pour passer la melancolie) et Marais (L’Arabesque, Fête Champêtre, Gigue La Fleselle, Le Badinage) ainsi qu’un air d’anonyme J’avais crû qu’en vous aymant.
Cette forme de concert dans un cercle restreint est, pour les musiciens aussi bien que pour le public, un prélude à la reprise puis à une activité plus intense, mais ce sont surtout la vibration des sons transmise par l’air, par le parquet et par d’autres moyens auxquels on ne soupçonne même pas qui rend la musique plus que vivante. Même des pièces que nous avons maintes fois entendues proposent un éclairage frais et nouveau…
Nous nous rendons ainsi compte à quel point nous avions soif de partage en direct et à proximité. Intimistes de nature, ces partitions de la période baroque sont parfaitement propices pour reprendre nos écoutes musicales attentives.

Les concerts « Passer la mélancolie » se tiennent essentiellement un jour de week-end pour vous proposer un moment de grâce après une traversée (ou pas) dans Paris et en région parisienne.
Informations et réservations sur la page pro de Jean-Luc Ho sur FaceBook.

A cette occasion, nous avons découvert un disque que Jean-Luc Ho a enregistré il y a presque 10 ans en directe d’un concert avec le violoniste Louis Creac’h, (sorti en 2011). Au programme : les Sonates I, V et VI pour violon et clavecin obligé de Jean-Sébastien Bach. Un violon flexible à un archet souple et un clavecin certes discret mais précis et efficace, se soutiennent mutuellement pour un résultat rafraîchissant… Une belle trouvaille ! (Il existe en deux jaquettes différents : à gauche, ce que nous avons acheté lors du concert, à droite, ce qu’on peut trouver sur les plateformes et sites de magasins)

1CD production Cordes et Ames 2011, édition Son an ero 2012.

photo : VO

 

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