
“Et la mariée ferma la porte” : une des dernières oeuvres de Ronit Matalon publiée chez Actes Sud
Décédée d’un cancer l’an dernier, à l’âge de 58 ans, l’auteure israélienne Ronit Matalon est à l’honneur cet automne en France avec la publication de sa dernière “novella” : Et la mariée ferma la porte chez Actes Sud et une soirée qui lui est dédiée dans le cadre du Festival Lettres d’Israël le 11 octobre à 19h30 à la Société des gens de lettres.
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D’origine égyptienne, Ronit Matalon était féministe et très critique à l’égard de la politique de Benyamin Netanyahou. Elle était aussi considérée comme l’une des plus grandes romancières israéliennes. Caustique, psychologique et dans une filiation quasi-mitteleuropéenne (on pense à Zweig), Et la mariée ferma la porte se fixe sur la veille d’un mariage très traditionnel de 500 personnes en Israël. Tout à coup alors même que l’union est imminente, la mariée déclare ne plus vouloir de cérémonie, ferme la porte de la salle de bain et sombre dans le silence. Le promis, la famille, la belle-famille, tout ce petit monde pétri de convention se met à grouiller autour de l’absente.
Dans la traduction de Laurence Sendrowicz, ce petit texte aigu fait une incise dans les conventions et les trivialités d’une smala israélienne, mais qui pourrait tout autant être américaine ou française. Le prosaïque se mêle aux grandes pensées et aux sentiments profonds pour les déborder dans un texte perçant et caustique qui fait vivre tout un monde en quelques pages sculptées au scalpel.
Ronit Matalon, Et la mariée ferma la porte, Actes Sud, trad. Laurence Sendrowicz, Octobre 2018, 144 p., 15,80 euros.
visuel : couverture du livre.