![[Expo] “Hybridations” d’Alexis Tricoire dans les Grandes Serres du Musée National d’Histoire Naturelle](https://toutelaculture.com/wp-content/uploads/2014/09/IMGP9277-1024x680.jpg)
[Expo] “Hybridations” d’Alexis Tricoire dans les Grandes Serres du Musée National d’Histoire Naturelle
Après 1001 orchidées, les Grandes serres du jardin des plantes du Museum d’Histoire Naturelle accueillent une exposition de design végétal originale, imaginée et réalisée par Alexis Tricoire avec la participation du Syndicat Français de la Brosserie.
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A partir de nombreuses et diverses brosses d’usage courant conçues pour des applications aussi diverses que la peinture, le ménage, la cordonnerie, la métallurgie, etc. Alexis Tricoire, chef de file depuis près de dix ans du design végétal, crée une faune et une flore exotique et scintillante, s’intégrant étrangement bien à l’atmosphère des grandes serres. Ainsi assemblées, et tordues, elles se transforment en fleurs exotiques, en feuilles, en grappes, en lianes ou encore en nénuphars, en chenilles ou en boas composant la quarantaine de scénettes dans l’esprit du Land Art.
A première vue, cette association peut paraître étrange, voire dérangeante. Dans la nature, ce serait certainement considéré comme une pollution écologique et visuelle, mais dans le cadre des grandes serres, où la nature est recomposée et la main de l’homme partout présente et parfois même bien visible, cet aspect négatif s’estompe au profit d’une fascination emplie de curiosité. A chaque détour, chaque croisée, à chaque changement d’environnement (la serre des forêts tropicales humides, serre des déserts et milieux arides, serre de Nouvelle-Calédonie, et serre de l’Histoire des plantes), l’on se demande ce que l’artiste a imaginé, comment il l’a intégré et quelles brosses il a utilisé. Ce dialogue entre plantes et objets manufacturés est possible car, comme le rappelle le designer, les plantes tout comme les brosses sont constituées de fibres et c’est surement pour cela que le mélange fonctionne et devient esthétique. En adéquation avec la mise en lumière discrète mais colorée, le visiteur se retrouve progressivement happé dans un monde poétique apportant une nouvelle lecture de la relation entre l’objet et la plante, entre le naturel et le synthétique.
En outre, les matériaux utilisés sont issus du recyclage de stocks industriels non utilisés dans une démarche éco-responsable.
Ceux qui ont déjà pu apprécier le travail d’Alexis Tricoire dans des lieux tels la Fondation EDF, la Macif, le Château de Versailles, la ville de Fontainebleau, l’événement Jardins, Jardin aux Tuileries, etc. pour des expositions éphémères, remarqueront que la démarche artistique est cette fois-ci inversée. Au lieu de transporter les plantes dans l’espace urbain, il transpose la société humaine matérialisée par ses produits industriels, dans une nature majestueuse.
Informations pratiques :
Hybridations, Grandes serres du jardin des plantes par Alexis Tricoire, du 6 septembre au 24 novembre 2014.
Visuels : Photographies © Sandra BERNARD