
« Baby Jane » : Sofi Oksanen dépeint la marge cool d’Helsinki
L’auteure de Purge (2008) est de retour chez Stock avec la traduction d’un roman antérieur, Baby Jane (2005). Une histoire d’amour entre deux femmes qui permet de découvrir une vie marginale et grunge à Helsinki dans les années 1990. Paru le 7 mai.
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La narratrice se replonge dans sa plus grande histoire d’amour et dans le portrait de son objet. Dotée d’une voix irrésistible et d’une descente incomparable, “it girl” créatrice de tendances et grande séductrice devant l’éternel, la flamboyante Piki a vécu avec elle dans une passion folle. Passion rock’n roll et nocturne que les deux femmes ont décidé de financer par une version pré-internet et ingénieuse du minitel rose : Annonce passée sur le Telex, Piki émoustille de sa voix suave des clients fétichistes, tandis que la narratrice s’occupe de créer et d’envoyer des dessous usagés. Mais derrière le sex, drogue et rock’n roll se cache toujours une part de mélancolie et la part d’ombre de Piki nous est peu à peu dévoilée.
Avec une BO comme il faut (Courtney Love, Joy Division…) et une structure intelligente qui ménage un suspense subtil, Baby Jane est un petit voyage en pays marginal, où la passion et le mythe éternel de la femme fatal donnent un caractère universel au Helsinki de la fin du 20ème siècle.
Sofi Oksanen, Baby Jane, trad. Sébastien Cagnoli, Stock, 245 p., 19.50 euros. Sortie le 7 mai 2014.
visuel : couverture du livre