
La voix est libre aux Bouffes du Nord, première soirée de la Rue au Temple
Dans le quartier bouillonnant de la Chapelle, se dresse un temple aux murs délabrés avec élégance. La première soirée du festival Jazz Nomade-La Voix est libre tient dans cette description. Une première partie est venue nous raconter les villes, New-York, Paris, Bombay tandis que la seconde nous a offert un voyage spirituel dans les palais d’orient.
Après une belle introduction hommage au poète disparu Édouard Glissant ,homme ” A l’écoute des mélodies du monde” “Il accompagne, à travers la multiplicité des langues, la pluralité des expressions artistiques, des formes de pensée et des modes de vie.” (Institut du Tout Monde), la multiplicité des modes de transmission de la parole se sont dévoilés devant nous.
D’abord le souffle du jazz classique avant d’être free du trompettiste, philosophe et mathématicien Jacques Cousil, rejoint par dextérité flamboyant de Mossim Hussain Kawa , assis en position du lotus, le corps droit, les mains virevoltant sur son Tabla. Il est issu d’une famille renommée dans le milieu musical de Jaipur car celle-ci fait partie de la caste des musiciens de la “Pink City ” dont la connaissance et la pratique musicales se transmettent de père en fils depuis de nombreuses générations. Le sourire vissé aux lèvres il joue également avec sa langue en reproduisant les sons de son instrument.
Ce jeu de Ping-pong entre la voix et le son va devenir le fil conducteur de cette première partie. Tamago , le danseur de claquette new-yorkais nous transporte à Broadway avant de faire traduire ses pas par les percussions de Mossim Hussain Kawa et du batteur Sonny Troupé. Les cuivres refont leur apparition, la voix sans souffle ne serait être le libre et Raphaël Quenehen au saxophone s’amuse à attirer dans ses filet la danseuse Antoinette Gomis, altière et légère, transformant, mais c’est l’habitude des Bouffes, le sol en terre d’Afrique. L’ambiance se fait street-art avec l’alliance du slammeur-contrebassiste Dgziz faisant, bientôt rejoint par l’incroyable beat boxeur L.O.S, danser l’acrobate Mathieu Desseigne qui a définitivement renoncé à se soucier des questions d’apesanteur.
Une fois toute la troupe éclectique réunie, un piano vient les rejoindre, jouant avec le public pas si timide autour de mot à avaler, à dire très vite…un jeu d’enfant en somme!
Après une première partie spectaculaire, toute en énergie arrive le temps d’entrer dans le lieu saint. Nous quittons les pavés des cités urbaines pour nous installer confortablement dans un conte ” Le Sacre de Khayyam”, une histoire de vin, d’amour et de mort. On s’enfonce tranquillement dans la nuit, surplombée par les étoiles de la coupole des Bouffes, La voix cristalline de la chanteuse tunisienne Dorsaf Hamdani, rencontre, celle grave de l’iranien Alireza Ghorbani. Le Oud d’Afrique du Nord résonne avec le kamantché venu de Perse. Les musiciens, calmes, en cercle nous accompagne dans un voyage traversant les rives de la Méditerranée.
Mais il est déjà l’heure de se coucher, minuit a sonné, à demain Jazz Nomade pour une deuxième journée…
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