[Critique] « Arrête ton cinéma » Josiane Balasko et Zabou survoltées dans une satire trop sage

Diane Kurys adapte le roman à succès de Sylvie Testud qui racontait avec humour les coulisses de l’industrie du cinéma français. La charge satirique reste très sage et Arrête ton cinéma manque de couleurs, d’énergie et de folie. Malgré le duo de productrices/Cruella surjouées avec jubilation par Josiane Balasko et Zabou Breitman.

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Extrait du synopsis officiel : C’est dans l’enthousiasme que Sybille démarre l’écriture de son premier film. Actrice reconnue, elle va passer pour la première fois de l’autre côté de la caméra. Tout semble lui sourire. Ses productrices Brigitte et Ingrid sont deux personnages loufoques mais attachants et Sybille se jette avec elles dans l’aventure, mettant de côté sa vie familiale. 

Sylvie Testud avait connu un joli succès de librairie avec C’est le métier qui rentre, qui racontait le parcours d’une actrice souhaitant réaliser son premier film. L’adaptation grand écran de Diane Kurys affichait son ambition de se moquer du petit milieu du cinéma français mais la chronique acide espérée reste bien trop timide. Arrête ton cinéma fait le choix de laisser la satire au second plan pour se focaliser sur le parcours peu passionnant de son héroïne. Une bonne fille sans aspérités qui se retrouve projetée dans un monde de fous et va progressivement perdre pied. Les problèmes s’accumulent, son scénario subit mille réécritures et Sibylle se retrouve vampirisée par ses productrices machiavéliques. Sylvie Testud livre une composition touchante qui manque cependant de passion. Le rythme patine et le film ne se réveille que lors des apparitions survoltées du duo Zabou/Balasko. Les comédiennes lâchent les chevaux pour incarner de flamboyantes Cruella, méprisantes, manipulatrices, égocentriques et lunatiques. Deux personnages qui poussent la caricature jusqu’au bout et redonnent un peu d’énergie à un film un peu trop terne.

Gilles Hérail

Arrête ton cinéma, une comédie de Diane Kurys avec Sylvie Testud, Josiane Balasko et Zabou Breitman, durée 1h30, sortie le 13/01/2016

Visuels : ©  affiche et bande-annonce officielles du film