
La nuit de la déprime… un bon remède anti-sinistrose
Cette année au Casino de Paris, Raphael Mezrahi réunit autour de lui une tête d’affiche qui oscille entre The Voice et Age Tendre et Têtes de Bois. Affiche sournoise, titre peu glorifiant et une cause qui parait à mille lieues des vestons citrons de nos ronds-points français : la cause animale… il y a de quoi se poser des questions. La seule réponse à apporter : il faudrait être stupide pour ne pas y assister.
Alors qu’aujourd’hui, tout se fait dans l’excès et la violence – même les happenings vegan – le soir de la nuit de la déprime, pas de flashball, ni de faux sang… Des mouchoirs en papier pour l’ambiance, des peluches géantes donnant des free hugs, des tracts militants mais pas de prosélytisme. La nuit de la déprime est une soirée caritative bon enfant où tous les clichés sont balayés d’un revers de main pour passer une soirée tout sauf triste.
Ouverte par le couple Balkany, après une vidéo de mise en ambiance d’autoroute sous la pluie, la soirée est dirigée tantôt sur scène par l’inénarrable Hugues Delatte que campait Mezrahi il y a trente ans, tantôt backstage en duo avec Patrick Bruel. Sur scène s’enchainent des artistes qui ne sont pas venus faire de promotion, mais là pour le plaisir, en donnant du cœur et de la voix. Si certaines sont fatiguées, les voix de Nicoletta, Murray Head ou Richard Cocciente sont toujours aussi spectaculaires. La relève est là aussi, comme Alix ou Jérémy Charvet, sans oublier le petit Nicolas chantant en duo avec Jean-Luc Lahaye.
Une soirée, dont la dimension décousue pourrait en faire un mauvais patchwork, qui enchante par son éclectisme avec l’humour de Giédré et Oldelaf, la virtuosité de, entre autres, Romain Leleu, et servie par un parrain qui ne manque pas d’air : Ibrahim Maalouf. Une nouvelle édition qui sait se renouveler en conservant ce qui fait son succès et dont on attend avec impatience la prochaine.
visuel : affiche et PG