
Thierry et Ilana Micouin assument leur œdipe à L’Etrange Cargo
“My heart belongs to daddy” aurait pu être le titre de Eighteen à moins que ce ne soit “my heart belong to my daughter”. Pour la dernière semaine de l’Etrange cargo, Thierry Micouin nous invite à un pas de deux avec sa fille. Cheezy à souhait mais pas que.
Très vite, il pose le cadre. Il est né en 71 et elle en 98. Quand elle arrive au monde à la clinique de la Mouette, les oreilles décollées, lui est déjà un danseur très confirmé. Alors comment se faire une identité artistique quand son papa fait carrière chez Catherine Diverrès ? Il y a une volonté d’imitation d’abord et bientôt de différenciation bien sûr.
L’histoire d‘Eighteen est un mix où la relation entre Thierry et Ilana traverse la grande histoire, celle où, en temps de manifestations homophobes, avoir un papa homosexuel est considéré comme un crime. Mais aussi, et essentiellement, l’histoire de la danse. Lui a foulé le plateau de la cour d’honneur pour le mythique Enfant de Boris Charmatz ou encore, a, à poil, traversé le cloître des Carmes dans l’incroyable Tragédie d’Olivier Dubois.
La pièce parle travail : qu’est-ce qu’une phrase chorégraphique ? Doit-on compter ou pas ? Qu’est-ce que l’écriture d’un chorégraphe? Au-delà de la guimauve évidente qui nous saisit face au duo le plus mignon de l’Etrange Cargo il y a une vraie déclaration d’amour au métier de danseur. Il y a aussi un témoignage d’une relation possible, adulte et sereine dans entre père et fille.
L’Etrange Cargo se poursuit à la Ménagerie de Verre jusqu’au 6 avril
Visuel : ©TM- http://www.tmproject.fr/piece/Eigtheen_thierry_micouin.html