Tragédie à La rose des vents : Olivier Dubois emporte le public dans sa danse tellurique
Après sa création en juillet 2012 à Avignon, la Tragédie d’Olivier Dubois a tourné dans le monde entier, de la France jusqu’au Canada, Israël, Espagne, Pologne… et à Villeneuve d’Ascq, puisque le spectacle y est déjà passé en janvier 2013, alors qu’Olivier Dubois faisant partie des trois chorégraphes shortlistés pour prendre la suite de Carolyn Carlson au CCN de Roubaix. Depuis ce premier passage, Dubois s’est bien implanté dans la région puisqu’il a été nommé à la tête de cette maison qu’il a rebaptisée Ballet du Nord, et ce sont trois représentations complètes qui ont eu lieu la semaine dernière dans la grande salle de La rose des vents. Un intense moment de communion.
Au plateau, 18 danseurs. Neuf hommes, neuf femmes, nus comme pour mieux revenir aux origines de leur humanité. Il fait sombre, et la lumière sculpte les corps comme le ferait la peinture d’un Rembrandt. Le beat de la bande-son entêtante de Françoise Caffenne participe à cette hypnose qui mobilise les cinq sens alors que se développe le propos de Dubois.
L’implication du public est ici totale : la présence des danseurs est telle qu’il est impossible de détacher son regard de leur pas décidé, qui martèle le plateau comme le feraient les pas de danse d’un rite tribal. Seuls ou par groupes, les danseurs marquent un aller retour entre le fond de scène et le plateau qui touche à l’obsession, jusqu’à ce que la machine s’enraye. Et c’est là que commence la faille et que le propos touche au sublime, alors que l’on comprend comment la danse parvient à exprimer plus que les mots.
Un spectacle entier, à ne pas manquer. Le public de La rose des vents, debout pour acclamer les 18 danseurs et le chorégraphe, ne s’y est pas trompé alors que cette Tragédie reste imprimée pour longtemps encore sur la rétine de chacun.
Rendez-vous sur le site de la Compagnie d’Olivier Dubois pour connaître les prochaines dates de la tournée. A noter, Tragédie revient dans le Nord dès le 18 novembre, au Phénix de Valenciennes.
Photo : © François Stemmer