“Verte” d’aprés Marie Desplechin dans une magistrale mise en scène de Léna Bréban

Léna Bréban a joué cette saison aux côtés de Robert Hirsch et d’Isabelle Sadoyan dans Avant de s’envoler, mis en scène par Ladislas Chollat. En 2016, elle impressionna dans un seule en scène, Garde barrière et Garde fous de Jean-Louis Benoit. L’année précédente, elle avait joué dans La Maison d’à côté de Sharr White, mis en scène par Philippe Adrien, pour lequel elle a été nommée au Molière du second rôle, ainsi que dans Danser à la Lughnasa de Brian Friel, mis en scène par Didier Long. En 2013, on l’a vue dans le dyptique de Molière (L’Ecole des femmes et Agnès) monté par Catherine Anne. On la retrouve régulièrement au cinéma et à la télévision. Elle fut éblouissante dans un rôle en creux et en finesse, la fille de Dominique Valadié dans Au but. A chaque fois, la comédienne brille par une infaillible intelligence du jeu et  une humilité agissante.

Entourée de sa déjà complice dans Les inséparables Julie Pilod (une comédienne plus que parfaite), avec trois comédiens talentueux Pierre Lefebvre, Rachel Arditi, Céline Carrére, avec Victor Belin à la musique, Jean-Luc Chanonat aux lumières, Julie Deljéhier aux costumes, Thierry Collet et Abdul Alafrez  pour la magie et Emmanuelle Roy qui propose une fantastique scénographie, Léna Bréban a façonné un spectacle  merveilleux et envoûtant. Une pièce jeune public ensorcelante.

Et les sorcières des contes traditionnels sont de retour pour cette aventure inspirante. 

Verte a été élevée sans père. Verte a 11 ans regarde sa mère avec méfiance. Tandis que cette mère veut pour sa fille le chemin tout tracé, Verte doit devenir sorcière,  la jeune fille voudrait seulement  être normale,  se fondre dans la masse. Se marier comme tout le monde. L’enfant rebelle tente d’effacer l’enfant idéal pensé par une mère conformiste  – jouée par l’efficace Céline Carrére- qui l’envoie chaque mercredi chez sa grand-mère Anastabotte, chargée de lui transmettre les rudiments du métier. 

Julie Pilod  -elle est un bonheur de la représentation-  invente une épatante Anastabotte. Elle manie le rêve et l humour. Le fabuleux décor et les tours de magie conçus par Thierry Collet soutiennent le merveilleux.

Léna Bréban aura réussi à créer un authentique univers onirique. Elle parvient aussi à percuter nos imaginaires en intriquant l’émerveillement et la peur. Le jeune public trépigne dans cette tension joyeuse du pli entre l’envie gourmande d’en voir plus et celle effrayé de fuir. Une proposition intelligente et solide.