Les vieux os, petite bombe clownesque à Avignon
Alors là, c’est inattendu ! Le résumé page 204 du “programme” du OFF est triste à pleurer “Quand deux vieux, si vieux qu’ils ne comptent plus les ans, refusent de mourir… L’histoire de deux amoureux de la vie plongés dans l’urgence des derniers instants.” Alors, qu’en réalité, Les vieux os est une petite bombe contemporaine à se tordre de rire sur un sujet pas mal cynique.
Dans un hosto très sordide le personnel hospitalier effectue son travail en dilettante. Les affaires du dernier passant sont jetés sans porter attention, les draps puent, les chewing-gum sont collés sous les tables. Tout est interdit, à part manger seul à 11H30 du mat et dormir à 20h. Pas fun. Mais, ça, c’est sans compter sur l’arrivée de deux locataires récalcitrants. Il et Elle trainent leur vie derrière eux, les souvenirs se projettent en vidéo : scènes d’enfances essentiellement pour lui, légère folie pour elle qui parle à l’urne funéraire de son mari.
Le jeu se fait sans parole, visages masqués. Belle idée pour dire la deshumanisation du système hospitalier, où, ils ont beau sonner, personne ne vient. Ils vont alors mettre un bordel monstre sur fond de musique hip-hop. C’est l’heure des barricades à l’hospice !
Les deux comédiens évoluent dans une chambre exigüe dont les murs deviennent leur terrain de jeu. Laurent Clairet et Françoise Purnode ont une grammaire mimodramatique proche du travail excellent de Dominique Abel et Fiona Gordon, comédien de La fée vu au cinéma en 2011. L’incursion de la vidéo et du son est optimal.
En résumé, c’est aussi bien que surprenant. Canon.