Théâtre
La Poésie de New York sur scène

La Poésie de New York sur scène

15 December 2015 | PAR Clémence Charrier

Au théâtre Darius Milhaud prend place une pièce des plus atypique : un comédien, seul sur scène, récite une conférence donnée par le poète espagnol Federico Garcia Lorca, lors de laquelle il dépeint le New York de la fin des années 1920 tel que lui l’a vécu. Un poète à New York, mise en scène de poèmes traduits de l’Espagnol par Dolores Lago Azqueta et José Luis Roig, avec Mario Tomas Lopez. Évocateur.

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Un poète à New York, c’est le titre de la pièce. Entre monologue, poème sans fin, description, on ne sait plus où l’acteur nous emmène, et, pour notre plus grand plaisir, on se perd dans les méandres de ses souvenirs. Chacune de ses visions est sujette à une exclamation, une déclaration d’amour à cette ville pleine de vie, sous toutes ses formes. Ses hommages sont vibrants, et notamment celui fait au quartier de Harlem, auquel il voue un véritable amour, et ce, grâce à la population noire qui y vit, qu’il décrit comme la plus libre et la plus opprimée qu’il soit. Ce paradoxe, il le rend tellement naturel que son antagonisme ne nous pose même plus question, et qu’on le croit sur parole sans hésiter. Toute la magie est là.

Cette tonalité particulière est rendue d’autant plus vibrante grâce à l’incarnation de chaque parole par le comédien, seul sur scène avec son verre. Il vit chaque mot et rend visible chaque sens, de telle façon qu’on croirait qu’il a lui même vécu New York, qu’il l’a lui même ressenti. C’est impressionnant de justesse, et si son jeu est parfois très intense, jamais il ne paraît surjoué ; c’est là toute sa qualité. On est suspendu à ses lèvres, si bien que, seul petit bémol, l’on se perd parfois à voguer sur la signification d’une phrase, alors même que la poésie de la suivante s’est déjà envolée.

La musique est également très justement choisie, et nous plonge d’autant plus dans l’ambiance que les mots nous évoquent. New York par le prisme de la poésie espagnole de Federico Garcia Lorca, ou comment prendre une ville par ses sentiments, quand les mots ne sont qu’émotion.

Tous les vendredi du 2 octobre au 18 décembre au théâtre Darius Milhaud, prolongations au Théâtre de l’Epée de Bois à partir de janvier 2016. Mise en scène et traduction : Dolores Lago Azqueta et José Luis Roig. Distribution : Mario Tomas Lopez. A partir de 15 ans.

VISUELS : © images officielles

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Le 100
Clémence Charrier

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