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[FESTIVAL TRAITS D’UNION] Quand on est touché par la Compagnie TOTEM Récidive
Toutelaculture suit attentivement le festival Traits d’union. Le festival dédié à la jeune création programme des créations de jeunes artistes en début de carrière; il est le vivier des talents de demain.
De jeunes compagnies d’art dramatique y abordent des sujets d’actualités. Pour sa troisième édition, le thème est Utopie. Riche de partenariats publiques et non publiques, le festival est une magnifique et contributive couveuse à talents qui se tient du 10 Janvier au 27 Janvier au Théâtre El Duende à Ivry-Sur-Seine. Il a commencé cette année le 10 janvier avec Quand on est touché, une pièce autour du texte le Ravissement de Marguerite Duras.
Laurie Soulabaille et Thomas Bouyou ont imaginé une mâtine parlée entre Jacques Lacan et Marguerite Duras faite d’entretiens littéraires philosophiques et intimes autour du Ravissement, oeuvre mystérieuse de l’écrivaine. Dans le roman, l’histoire de Lola Valérie Stein est racontée par l’homme qui l’aime et qui fut aussi le dernier amant de son amie Tatiana. Sans éléments tangibles, il fait des hypothèses et invente la vie de Lola V. Stein. Ce sera son chemin pour aimer cette femme.
Le texte de Duras est un récif dans la littérature contemporaine tant les lecteurs et surtout les lectrices ont accosté sur cette oeuvre pour soulager des peurs et des inquiétudes. Pour y découvrir aussi tel un explorateur, leur rapport à la sensualité et à l’amour. Le biais de Christine Tzerkezos-Guerin épouse cette sensualité en fabriquant une pièce entre théâtre et danse. Les entretiens entre le psychanalyste et l’écrivaine viennent à chaque fois scander le récit. Par ce puzzle de scènes, de danses et de discussion, nous consentons avec bonheur à cheminer dans l’oeuvre. L’ensemble tient. Le public est saisi. La sensibilité radicale du texte nous atteint, l’émotion en prime. La force de la pièce et son talent tient en principal à la peinture allusive réussie des enjeux sentimentaux de chaque personnages. Les tableaux dansés sont aiguisés. Loris Reynaert compose admirablement une intéressante Lola attachante tandis que Émilie Crubezy (bluffante comédienne) défend une géniale et profonde Marguerite Duras qui sait tenir tête à Jacques Lacan.
Hors les psychanalystes qui regretteront que la notion de trou lacanien soit figurée sur le plateau, étrange contre sens qui décrit ce qui est ontologiquement non descriptible, le public accueille avec enthousiasme une pièce sans défaut, douce et délicate sur l’amour. On est touché.
Visuel : affiche