
Avignon OFF : Ultra Girl contre Schopenhauer
La rencontre improbable d’une superhéroïne de bandes dessinées et d’un philosophe allemand misogyne, au sein de la psyché rêveuse d’une traductrice esseulée, déclenche des rires soutenus.
Un duel prend place dans le salon d’Edwige (formidable Sahra Daugreilh), une trentenaire un peu coincée chargée de traduire pour un éditeur français de bandes dessinées les aventures d’Ultra-Girl. On comprend vite que la sensuelle et intrépide héroïne accompagne la timide traductrice depuis son adolescence dans son parcours de féminité. En chemin, surgit le philosophe Schopenhauer, qui a son mot à dire, sur le désir et sur ses espérances.
La pièce est un tourbillon dans lequel le spectateur est pris. C’est si drôle, cartoonesque et virevoltant, que l’on en oublie parfois même la trame du récit. En nous donnant accès à l’intimité d’Edwige (premier amour dans le bus 33, première lecture érotique dans un tiroir de sa grand-mère…), nous cheminons dans ce parcours mystérieux de la féminité. Ultra Girl, sorte d’alter ego idéal d’Edwige en mini short et cuissarde rouge tranche avec le tailleur vieillot de la traductrice. Elle l’accompagne vers sa libération tandis que le misogyne Schopenhauer voit l’histoire lui échapper.
Ultra-Girl contre Shopenhauer, une pièce drôle, drolatique et en même temps intelligente.
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