Théâtre
[AVIGNON OFF] EVENEMENT  : BAADA, LE MALADE IMAGINAIRE DE MOLIèRE

[AVIGNON OFF] EVENEMENT : BAADA, LE MALADE IMAGINAIRE DE MOLIèRE

12 July 2016 | PAR David Rofé-Sarfati

BAADA LE MALADE IMAGINAIRE se jouera pour le AVIGNON OFF 2017 au Collège de la Salle à 15H10.

Sept comédiens-danseurs, un fauteuil et la musique pour tout décor dans cette adaptation fidèle où le comique de Molière est ponctué par des intermèdes dansés aux rythmes d’instruments africains. M. Purgon est féticheur, Argan et Toinette un couple surprise, et tous les personnages sont des notables de la société africaine. Cette comédie universelle, montée au Burkina Faso, enfonce le clou contre nos peurs et les charlatans qui en font commerce.

Un musicien pince les cordes d’une Kora, entre à cour. Il s’assoit et le reste de la troupe surgit et lance, magnifique de grâce et d’énergie l’ouverture musicale et dansée. -Toinette Toinette ! crie Argan et le texte de Molière nous revient aux oreilles avec sa malice et sa drôlerie.

L’adaptation de Guy Giroud n’est pas une idiote tentative d’acclimatation de l’oeuvre de Molière mais une lecture fidèle et du texte et de son esprit. SI le docteur est un féticheur il ne s’agit seulement d’autoriser au comédien un jeu plus global. Chez Giroud, les comédiens ne jouent pas seulement avec le haut du corps. Loin de l’académisme d’un regretté carré Sylvia Montfort ces vifs danseurs inventent une nouvelle façon de jouer Molière, plus slave, africaine, un jeu de la tète aux pieds.

Et Molière se retourne dans sa tombe, de rire. Car la troupe par ce talentueux jeu global et  par une surprenante intersubjectivité des corps extrait un concentré de l’esprit de Molière dans ce qu’il s’est voulu moqueur et désespérément rieur. La langue de Molière irradie offshore. Le public ne boude pas son plaisir. Les rires et les émerveillements se font entendre. Cette pièce proposée en alternance avec Candide l’Africain que nous n’avons pas vue, est importante. Peut être plus encore cette année où la Comédie Française est de retour au Festival, au In avec Les Damnés et au Off avec entre autre le Griselidis de Zahonero.

Interprètes : Drissa Dembélé,
Jules Gouba, Wilfrid Ouedraogo,
Haoua Sangaré, Monique
Sawadogo, Bachir Tassembedo,
Léon Zongo
Metteur en scène : Guy Giroud

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Geoffrey Nabavian
Parallèlement à ses études littéraires : prépa Lettres (hypokhâgne et khâgne) / Master 2 de Littératures françaises à Paris IV-Sorbonne, avec Mention Bien, Geoffrey Nabavian a suivi des formations dans la culture et l’art. Quatre ans de formation de comédien (Conservatoires, Cours Florent, stages avec Célie Pauthe, François Verret, Stanislas Nordey, Sandrine Lanno) ; stage avec Geneviève Dichamp et le Théâtre A. Dumas de Saint-Germain (rédacteur, aide programmation et relations extérieures) ; stage avec la compagnie théâtrale Ultima Chamada (Paris) : assistant mise en scène (Pour un oui ou pour un non, création 2013), chargé de communication et de production internationale. Il a rédigé deux mémoires, l'un sur la violence des spectacles à succès lors des Festivals d'Avignon 2010 à 2012, l'autre sur les adaptations anti-cinématographiques de textes littéraires français tournées par Danièle Huillet et Jean-Marie Straub. Il écrit désormais comme journaliste sur le théâtre contemporain et le cinéma, avec un goût pour faire découvrir des artistes moins connus du grand public. A ce titre, il couvre les festivals de Cannes, d'Avignon, et aussi l'Etrange Festival, les Francophonies en Limousin, l'Arras Film Festival. CONTACT : [email protected] / https://twitter.com/geoffreynabavia

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