
1h22 avant la fin : petit dialogue avec la mort à la Scala
Sur la scène de la Scala, jusqu’au 14 mai Kyan Khojandi, R. Jonathan Lambert et Adèle Simphal, font face à l’absurde, dans 1h22 avant la fin. Un texte de Matthieu Delaporte et Alexandre de la Patellière.
Dialogue avec la mort
C’est par une nuit d’insomnie que les auteurs du Prénom et de la mort vous va si bien ont eu l’idée de troquer la petite mort contre la grande. Qu’arrive-t-il quand on n’a plus le goût de vivre ? La grand faucheuse (Jonathan Lambert) vient vous chercher avec un petit pistolet pour vous emmener comme un taxi ! Elle frappe à la porte du héros un soir de blues où il a résilié toutes ses assurances et tente de se décider à sauter par la fenêtre de son appartement du 15e… C’est sans compter que l’on peut peut-être sympathiser avec celle que nous allons tous rencontrer un jour.
Les acteurs jouent le jeu
Créé le 29 janvier 2022 à la Scala Paris, 1h22 avant la fin fait appel à des références diverses : Meet Joe Black, comme Le Bruit des glaçons. Dans la jolie scénographie imaginée par Marie Cheminal, où Adèle Simphal apparaît littéralement aux 3/4 de la pièce, les sketches se succèdent. Certains sont plus réussis que d’autres, le texte ne faisant pas tout à fait l’économie de lieux trop communs ou de mots trop faciles (qui ont néanmoins l’air de bien fonctionner sur le public) : Ouvrir le gaz et appeler la mort “über alles” c’est un peu trop vite atteindre le point Godwin… Les acteurs néanmoins jouent le jeu à plein : Kyan Khojand est juste, charismatique et puissant et Jonathan Lambert s’en donne à cœur joie… Le bonus qu’on ne vous spoilera pas, mais qui vient après l’heure vingt deux de spectacle, est un moment d’improvisation réjouissant et humainement très riche…
Une pièce pour rire de la mort avec les acteurs qui l’incarnent, à voir jusqu’au 14 mai.
(c) Pascal Gély