Performance
“4.48 Psychose” avec Sara Llorca et DeLaVallet Bidiefono

“4.48 Psychose” avec Sara Llorca et DeLaVallet Bidiefono

03 December 2014 | PAR Camille Lucile Clerchon

Théâtre, danse et musique se rencontrent dans 4.48 Psychose mis en scène par Sara Llorca et Charles Vitez. Sur le plateau, DeLaVallet Bidiefono et Sarah Llorca ne font qu’un pour faire de la pièce de Sarah Kane sur l’expérience de la dépression psychotique un long chant d’espoir désespéré.


C’est une belle surprise que de retrouver le chorégraphe DeLaVallet Bidiefono sur le petit plateau de La Loge pour cette création de la jeune Cie du Hasard Objectif, dirigée par Sara Llorca et Charles Vitez.
Tandis que sa pièce Au Delà créée au Festival d’Avignon en 2013 continue de tourner en France et à l’étranger, DeLaVallet Bidiefono offre sa présence intense et juste à cette pièce qui est le fruit d’une collaboration artistique riche et réussie.
Ils sont cinq artistes sur le plateau, respectivement danseur, acteurs et musiciens, leur complicité manifeste éclaire la force poétique des mots de Sarah Kane. ,
Sur le plateau, une série de chaises métalliques renvoient leur éclat froid, et délimitent la fosse où se trouve livrée au monde médical une figure humaine aspirée par des tourments insurmontables. S’y est-elle réfugiée ou y est-elle encerclée telle une bête traquée? Les chaises tracent un périmètre symbolique qui peut voler en éclat, être reconfiguré, reflétant les états psychiques changeants du personnage.
Si le plateau de La Loge semble tout de même un peu trop petit pour que se déploie au mieux la partition du danseur, son interprétation toute de retenue discrète et de fulgurance nerveuse dévoile finement les méandres existentiels que traverse la figure de la «malade».
Le texte de 4.48 Psychose, dit par Sarah Llorca, dansé par DeLaVallet Bidiefono, devient hypnotique. Sans aucune longueur, car il n’y a plus de temps ; nous éprouvons ce brouillage de la perception rationnelle et traversons des états appelés par la création musicale de Benoît Lugué et Mathieu Blardone.
Ici le public n’est pas violenté, mais profondément touché par ce désespoir qui déferle sur un être torturé par sa propre existence mais aussi et surtout par un vertigineux tourment relationnel. Quelque-chose de cette folie dévastatrice lancée au monde nous berce pourtant ici, peut être un effet de cette communion proprement théâtrale, autour d’un désespoir qui serait peut être originel. Et qui par effet de miroir suggère l’espoir.

Visuel : Adrien Berthet

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