
“Zohar ou la Carte Mémoire”, Laurent Gutmann clôt le deuil
Attention bijou. Laurent Gutmann revient au Théâtre Paris Villette, où il avait présenté un superbe Prince, avec une pièce au sujet ardu, le deuil d’un père, avec brio, humour et intelligence. Zohar ou la Carte Mémoire, à voir dès 7 ans.
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Zohar, c’est un drôle de nom, en hébreu il signifie l’éclat. Et de l’éclat, Laureline LeBris-Cep n’en manque pas. Habillée ado, elle va nous raconter sa vie de grande. Grande, cela lui est arrivé trop tôt. Elle vivait tranquille dans la petite maison où la table est recouverte d’une nappe verte à pois blancs. La vie de la petite famille est pénarde, faite de rituels adorables où le soir avant de dormir son papa lui chante une chanson pour l’endormir. Lui aussi s’appelle Zohar comme sa mère, comme son grand-père et ainsi de suite. Mais un jour, sa mère lui annonce “Tu es grande, il faut que tu sois forte”. Son père est mort.
Dans un décor fait d’une tournette, la petite maison sera bientôt le terrain d’apprentissage de la vie avec un fantôme. Quand penser à lui ? Faut-il se sentir coupable d’oublier parfois, faut-il comme le pense Jean-Claude, le prétendant de la maman de la petite Zohar, traiter les souvenirs comme des taches, en les effaçant ? Faut-il porter quelque chose du disparu pour le maintenir en vie ?
Le conte initiatique permettra à la petite fille de devenir une adolescente sublime et à l’aise dans sa vie, capable de séparer les morts des vivants et de laisser à chacun la place qu’il doit avoir. Zohar est un spectacle très bien monté, porté par des comédiens hors pairs.
Visuel :DR