Humour
« Akim Omiri est super gentil » … et super tout court.

« Akim Omiri est super gentil » … et super tout court.

13 November 2017 | PAR Eloise Bouchet



A l’occasion des deux ans du Bataclan, le chanteur Babx a pris les rênes de la rédaction. Il sera sur la scène de la Cigale le 27 novembre pour présenter Ascensions, son dernier album. Sa direction a été claire : interroger la notion de relève dans le monde culturel. Originaire du Havre, Akim Omiri s’installe à Paris en 2007 pour y faire carrière en tant qu’humoriste. Il remporte la Coupe du monde pour rire, organisé par le Pranzo, en 2010, puis joue occasionnellement au Jamel Comedy Club. Ses vidéos aussi loufoques que décalées le font connaître du grand public. Dans son stand up, « Akim Omiri est super gentil » qu’il joue depuis septembre au Petit Palais des glaces, l’artiste revient sur les événements marquants de sa vie. Le sourire enjôleur et l’œil pétillant, l’humoriste est, certes, « super gentil», mais pas seulement.

Par Eloise Bouchet

C’est dans la salle intimiste et chaleureuse du Petit Palais des Glaces, sorte d’arène décorée de banquettes rouges et éclairée d’une lumière tamisée que le sémillant Akim Omiri donne rendez-vous à son public. Et c’est avec malice qu’il entreprend de le séduire.

Première stratégie: la mise en confiance. Akim Omiri s’intéresse à son public, en lui posant quelques questions pour le mettre à l’aise et en lui manifestant sa reconnaissance, et sa joie de partager avec lui ce stand up. La sympathie et le naturel d’Akim Omiri ne laissent personne indifférent. Le charme opère et les rires s’égrènent déjà.

Puis, vient le temps des confidences : l’humoriste parle de sujets anecdotiques, de la cour d’école à ses premiers pas à Paris, en passant par sa jeunesse havraise. Derrière l’apparente désinvolture du jeune homme, le texte est maîtrisé, ciselé, et les blagues sont efficaces. Akim s’autorise aussi quelques passages plus politiques. Des délits de faciès dont il n’a cessé d’être l’objet, il en rit, mais le propos est là : alarmant. Des Femen dont il ne comprend pas les modes d’action, il interroge l’efficacité : c’est comme si un homme écrivait sur ses testicules, « chômage » ! Les anti- mariages gays, il les ridiculise, en opérant une analogie malicieuse: c’est comme si, au restaurant, tu demandais au serveur d’annuler le dessert du mec de la table d’à côté, sous prétexte que toi, « tu n’as pas faim ».

Plus le spectacle avance, plus les confidences se font intimes : il nous décrit notamment étape après étape le cancer du poumon dont il a été atteint à quatorze ans. De cette épreuve, on ne retient qu’un sketch tordant qui fait relativiser les coups durs de l’existence. Intelligemment mêlé à d’autres anecdotes beaucoup plus légères, ce qui aurait pu être un tire-larmes est un grand moment comique.

Et bien sûr, Akim sait qu’il ne faut pas laisser son prétendant sur une note en demi-teinte : il clôt son spectacle en nous racontant les péripéties de sa première et récente expérience au cinéma, avec Dany Boon.

De nature positive, Akim n’est pas du genre à se plaindre ni à baisser les bras: cette énergie, il l’insuffle dans ce stand up qui, s’il manque parfois d’originalité en abordant des sujets connus, touche immanquablement par sa sincérité et sa vitalité.

One Man Show
De et par Akim Omiri
Mis en scène par Kader Aoun
Produit par Robin Production
Du 14 septembre au 30 décembre 2017, les jeudis, vendredis et samedis, à 20h, au Petit palais des Glaces.
Relâche le 30/11.

Pour retrouver tous les articles du dossier Relève, c’est ici.

Dorothée Munyaneza, une femme toujours debout malgré l’horreur
La playlist de la Relève
Eloise Bouchet

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration