Danse
Le patchwork nostalgique de Claude Brumachon à Faits d’Hiver

Le patchwork nostalgique de Claude Brumachon à Faits d’Hiver

01 February 2023 | PAR Amelie Blaustein Niddam

Faits d’hiver, le festival de danse orchestré par Micadanses bat son plein. L’occasion pour nous de voir la toute nouvelle création de Claude Brumachon, BellÍsima vida con tristeza y felicidad.

Pour sa dernière pièce, le créateur du Centre chorégraphique national de Nantes rassemble autour de lui Teresa Alcaino, Benjamin Lamarche et Anna Maria Venegas. Ils sont donc quatre sur cette scène où campe une table en formica avec ses chaises.

BellÍsima vida con tristeza y felicidad commence par un exercice de théâtre. Teresa Alcaino entre, bientôt suivie par les trois autres, l’air très fermé. Elle s’assoit et nous dit en espagnol qu’elle est ici, qu’elle est une bête étrange. La phrase sera traduite, répétée par les autres, transmise sur un autre ton. Le mouvement arrive rapidement dans ce spectacle qui mêle cirque, théâtre et danse.

La pièce est extrêmement naturelle. Nous avons la sensation d’assister à une répétition entre amis de 30 ans. Pourtant, nous n’en sommes pas exclus. Ils se connaissent depuis toujours, ils ont des kilos de souvenirs sous leurs pieds. Leur amitié devient notre amitié. Claude Brumachon chorégraphie et danse depuis 44 ans. Certaines de ses pièces ont fait date. Le tellurique Folie en 1989 où Embrasés en 1999.

BellÍsima vida con tristeza y felicidad n’a rien d’académique ; c’est un témoignage honnête sur ce que danser peut dire. Tous et toutes assument leur soixantaine. Le sujet n’est pas de montrer un corps plus âgé que d’habitude au plateau, c’est tout le contraire. Tous les quatre sont danseurs. Et point ! Bons danseurs même ! Benjamin Lamarche vole, cherche profond (et trouve). Il est intense, beau et fluide. Anna Maria Venegas, elle, vient plus chercher du côté de l’humour (son nez de clown appartenait au Théâtre du soleil), et Claude Brumachon danse avec toujours autant d’authenticité.

La pièce manque sérieusement d’unité et vous savez quoi, cela n’a aucune importance, ce n’est pas le sujet ! C’est comme se retrouver pour un grand dîner où à la fin, on chante des chansons que l’on connaît par cœur malgré soi (Une sorcière comme les autres d’Anne Sylvestre ou Riders on the Storm des Doors).

C’est un spectacle qui vous embarque comme une valse si vous acceptez de vous laisser guider.

Le festival Faits d’hiver lui continue jusqu’au 18 février. Tout le programme est ici.

 

 

Visuel : Micadanses

 

 

Le festival Parallèle à Marseille entre folklore et récits de création
Les sorties cinéma du 1er février 2023
Avatar photo
Amelie Blaustein Niddam
C'est après avoir étudié le management interculturel à Sciences-Po Aix-en-Provence, et obtenu le titre de Docteur en Histoire, qu'Amélie s'est engagée au service du spectacle vivant contemporain d'abord comme chargée de diffusion puis aujourd'hui comme journaliste ( carte de presse 116715) et rédactrice en chef adjointe auprès de Toute La Culture. Son terrain de jeu est centré sur le théâtre, la danse et la performance. [email protected]

Publier un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Your email address will not be published. Required fields are marked *


Soutenez Toute La Culture
Registration