
« Aranéide » : Myriam Gourfink reste au sol
C’était l’un des rendez -vous les plus attendus du Festival Paris Quartier d’Eté, l’une des meilleures chorégraphes actuelles, Myriam Gourfink présentait en première parisienne “Aranéide”.
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Dans la nef du Carreau du Temple, une toile d’araignée immense a été tissée. Bientôt la trapéziste Clémence Coconnier viendra s’y loger, tutoyant les verreries superbes de ce plafond magnifique.
Celle qui travaille depuis plus de dix ans une danse ancrée dans les pratiques respiratoires du Yoga nous a souvent enchantés. On se souvient de l’hypnotique Bestiole où la lenteur devenait magie. La chorégraphe cherche à exploiter “la pression sur l’air”, et au regard de cela il est évident de la retrouver cherchant à défier la contrainte et l’apesanteur.
L’idée et les images sont d’une rare beauté. La gracile évolue lentement avec douleur maîtrisée. Elle est tenue par le bassin et se déploie dans des alignements précis. Elle passe de la pénombre à la lumière blanche puis se fond dans la chaleur d’une dorure.
La recette est parfaite mais l’alchimie ne prend pas. Pourtant, Kasper Toeplitz est là, derrière ses platines, vrombissant comme seul lui peut le faire. Mais sa musique ne vient pas ici entrer dans le mouvement de la circassienne et dans le corps des spectateurs.
Aranéide est une merveille plastique mais dénuée d’âme. On reste extérieur à ces images superbes. Rien à faire, en suspension, on avait préféré Julie Nioche.
Visuel ©Benoît Pelletier