Cirque
«Cavale!»: une chevauchée mélancolique qui s’essouffle au Salon du Cheval d’Angers

«Cavale!»: une chevauchée mélancolique qui s’essouffle au Salon du Cheval d’Angers

12 November 2017 | PAR Sarah Reiffers

Pour sa deuxième édition, le très réussi Salon du Cheval d’Angers a accueilli le temps de deux soirées la compagnie Jéhol et son spectacle équestre «Cavale!» , une plongée tout en rêverie dans les souvenirs d’un marin naufragé. Un spectacle qui recèle de bonnes idées, mais déçoit de par ses numéros bien trop inégaux.

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Dans le monde du spectacle équestre, la compagnie Jéhol a choisi de se démarquer par son mélange d’arts et de techniques équestres. Sur scène les artistes font se rencontrer cirque, voltige, danse, théâtre et musique (jouée en live par trois musiciens, un luxe pour ce genre de spectacle). Sur selle ils pratiquent aussi bien la monte amazone que le dressage ou la voltige jockey. Un mélange original que l’on retrouve au cœur de «Cavale!», l’une de leurs plus récentes créations (2015), à travers laquelle ils nous entraînent dans les pas d’un marin dont le navire a sombré au fin fond des flots. En une succession de tableaux mélancoliques cet homme nous fait part de ses souvenirs de voyage à bord du Black Kelpie, un jour de fête, une nuit d’ébriété, le terrible naufrage représenté par une reconstitution habile du Radeau de La Méduse de Théodore Géricault.

«Cavale!» est un spectacle qui, dès les premières minutes, regorge de trouvailles scénographiques toutes plus plaisantes les unes que les autres. Le spectacle met intelligemment en parallèle l’océan et les équidés, tous deux symboles de liberté et d’une certaine idée de sauvagerie, d’indomptabilité qui perdure encore et toujours malgré les efforts de l’homme pour la dominer. Et puis, «Cavale!» sait parfaitement intégrer les chevaux au reste du spectacle: ils se font tour à tour canot de sauvetage, bureau, ou constellation pour redonner vie aux souvenirs de la dernière traversée du Black Kelpie – et soutiennent ainsi l’histoire comme ils ont soutenu les êtres humains depuis des siècles. Leur galop devient la course folle des souvenirs et celle, indomptable, des vagues que le navire sillonne.

Mais voila: si la mise en scène est bonne, le talent des artistes est à quant à lui très (trop) inégal. La grande majorité des tableaux, qui auraient pu être très bons, s’essouffle face au peu d’originalité et au manque de qualité des acrobaties et du dressage. Si bien que la cavale semble tenir plus de l’épreuve que d’une partie de plaisir et laisse comme un goût d’amertume; car «Cavale!» aurait pu être un très grand spectacle si la qualité des cavaliers avait été au rendez-vous.

Visuel: affiche officielle

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