
Une playlist presque les doigts dans le nez
Cette semaine Herman Dune, Overmono, Plastic Bertrand, Bachar Mar-Khalifé et 24kGOLDN.
Say you love me too — Herman Dune
Pendant que ça change grave dans le Nord de l’Amérique (mais enfin pas trop au Nord non plus, il y a une limite), il y a certaines choses qui ne bougent pas. Comme revenu d’une sorte de cryogénisation, le David d’Herman apparaît ici comme au premier jour, un cœur dylanien et une nana solaire, une façon d’illuminer les écrans et une mélodie qui ne sort plus de la tête. Étrange.
Clipper — Overmono
En traversant la nuit, l’image fixe, les battements sonores d’une machine vibratoire – un frigidaire peut-être-roule sur la boite à musique rythmique d’un fond de tiroir d’Aphex Twin. Pas l’angoisse mais l’inquiétude, l’obscur objet qui refait surface et entraîne ses adeptes à la manière du joueur de flûte de Hamelin. Inexorable.
Ma Fi Chi — Bachar Mar-Khalifé
Ici, de la bonne fortune franco-libanaise, voici des good news de l’intégration à la french touch. Bachar écume les styles, symphonique et hip-hop, polarisé autour du son d’un piano que l’on pourrait effectivement dire transgenre si ce n’était ce phrasé romantique indélébile qui court ici en demie-teinte, en signature. Persistant.
Mood — 24kGOLDN
La musique bien sûr ressemble parfois à un I-phone, des dizaines de petits gars doués qui bossent pour améliorer les versions du moment, la sortir à temps, la jouer entre ce que l’on connaît déjà et un peu plus. Ici un nouveau couplet et des éléphants du tube – Bieber et J.Balvin qui remixent le remix de Iann Dior lui-même faiseur d’or de la poupée de son nommé Mood qui cartonne à n’en plus finir pendant qu’on se bat contre le/la Covid. Éreintant.
L’expérience humaine — Plastic Bertrand
N’est-ce pas chou de terminer une playlist avec ce qui semble bien être un nouveau titre de Plastic, vous savez le gars qui faisait mine de chanter « ça plane pour moi » en 1978, on a fini par comprendre pourquoi, parce que c’était vraiment un personnage ce gars-là. On l’écoute ici traverser le corridor de la variété électrique des années 80 et jouer des effets d’un Daft Punk du pauvre… Dérangé et dérangeant.
Visuel : Say you love me too — Herman Dune