
Une playlist contre le sida
Cette semaine pour ne rien oublier et poursuivre la lutte : Wu Tang Clan, Queen, Dido, Prince et le sida.
Smalltown boy — Dido
Est-ce que tout n’a pas un peu commencé comme ça, par le rejet, les portes fermées et tout ce qui s’en suit… Il fallait fuir, serrer les dents, ruminer sa honte et finalement retrouver un ghetto qui pour beaucoup se révélera fatal. 1984 ! Évidemment que le morceau de Jimmy Somerville raconte déjà tout ça.
Sign’of the time — Prince
Et puis tout s’accélère. 1987 cette big disease with a little name, la torpeur du dance-floor soudainement empoisonné par la rumeur menaçante, les premiers morts, les plus vulnérables, homos, sans-papiers, latinos et black people… Le reste de riff rock’n roll, le feulement du Prince et les percussions martiales tout à la fin qui annoncent la catastrophe.
America — Wu-Tang Clan
Et nous voilà 25 ans plus tard, face à un tableau en trompe-l’œil. Beaucoup de traitements qui se dressent comme un mur contre la mortalité, la réduction de l’espérance de vie. Relâchement d’un côté et écroulement continu dans les zones moins développées où pauvreté rime avec sida, où l’épidémie tue toujours autant les plus pauvres. 2013, il faut que le Clan lui-même se lève pour rappeler ce que cela veut dire, de mourir en silence.
In only seven days— Queen
Alors ça, ce sera juste pour un hommage à un monde qui n’existe plus, la face B du single Don’t stop me now?» paru en 1980 et qui exalte subtilement les effets de la cocaïne et de la MDMA. Un monde où Freddy Mercury arrive à nous faire croire qu’il vient de flasher sur une fille sur la plage. Une idylle de 48 heures… Ooh so sad alone.
Je suis là — le sida
2015 : il faut bien faire quelque chose puisque ça continue, puisqu’il y a toujours 6000 personnes (en gros) qui découvrent leur séropositivité chaque année en France. Parce que oui, le virus sait bien où nous trouver, comme il le dit lui-même, il ne nous oublie pas. So be warned and be careful.
Visuel : Je suis là — le sida