
La playlist en simili-croisière
Cette semaine, Moullinex, Cyril Cyril, Miles Oliver, Kazy Lambist et André Mahy.
Antilles Méchant Bateau – André Mahy
On démarre avec le haut du panier, saxophone en forme de danse du ventre, avec cette pépite sixties dégotée par le label Born bad records pour une compilation de premier choix sous un soleil rythmique et caribéen. Ici André Mahy et son chant d’esclaves tout en langueur guadeloupéenne. Irrésistible.
Sous la mer c’est calme — Cyril Cyril
On reste dans l’étrange mais cette fois étrangement rythmé avec les deux Genevois, voix et percussion pour un slalom verbal à rebrousse-poil toujours prêt à piquer du nez et faire son petit effet contemporain. Difficile de juger de ce qui pourra advenir de ces deux-là si la mayonnaise finit par prendre, elle aura fatalement quelque chose d’un peu hallucinogène tant le Cyril instrumentiste ne semble avoir aucune limite. On déchiffre lentement, et puis on comprend.
Hyper sexe – Moullinex (Yuksek remix)
On va en revenir à des contenus plus Pavolviens, la piste de danse, le petit Yuksek, etc. pour le coup aux manettes d’une renaissance de ce duo portugais que l’on avait un peu perdu de vue ces trois dernières années. La formule a gagné en muscle et en ambition avec live flamboyant à la clé ; l’équation house disco matinée de tropicalisme et de gimmick jazzy fait toujours recette. En concert au Mama Festival le 17 octobre prochain.
Annecy—Kazy Lambist
Plus je regarde ce clip plus il me plaît. Plus sa discrète ambiguïté, cette façon de ne nous faire croire que l’on est dans une pub pour une assurance mondiale ou une voiture puissante et totalement sécurisée est déconstruit sans avoir à sortir les gros sabots de l’explication. Il y a un peu de Virgin suicide dans cette veine musicale et, mine de rien, peut-être quelque chose d’assez sauvage chez les petits garçons d’Annecy, un truc un peu intérieur mais qui promet. A suivre.
Spaceship —Miles Oliver
Bien sûr qu’il reste quelque chose de l’adolescence. Un peu plus de pop corn que de Septieme Sceau de feu Bergman mais enfin, la question est bien là qui plane sur ce noir et blanc, derrière ce masque désespérément triste. Miles parvient ici à capter quelque chose de l’insignifiance de l’existence derrière les jeux de ballots et le goût des grands espaces, terrains de skate cabossés d’ados, encore partagés sur la suite à donner à tout ça. Nonchalant mais pas dénué de sens.