Pop / Rock
L’interview stroboscopique : Camp Claude

L’interview stroboscopique : Camp Claude

07 April 2015 | PAR Bastien Stisi

Crépitements lumineux, rugissements scintillants, et coup de strobo sur Camp Claude, le projet d’une graphiste / vidéaste / photographe passée derrière le micro (Diane Sagnier) et de deux Tristesse Contemporaine (Mike Giffts au clavier, Leo Hellden à la guitare), placés au service d’une cold-wave (ou groove wave ?) chaude et décomplexée, déjà hébergée sur un EP (Hurricanes) et sur un nouveau morceau (« Blow »), paru chez Believe Recordings

« Camp Claude ». A lire le nom, on se croirait dans un film de Wes Anderson, surtout lorsque l’on lit dans ta bio que le nom est notamment une référence à la « nostalgie des colonies d’été »…

Diane Sagnier (chanteuse) : Wes Anderson est justement l’un de mes réalisateurs préférés. Ce qui est magique avec ses travaux, c’est qu’il emmène le spectateur avec lui dans des univers créés de toutes pièces, qui n’existaient pas avant, ses personnages sont d’une sincérité incroyable… Le concept de la colonie de vacances est ce lieu hors du temps, on s’y évade, hors d’un contexte familier, on y est nous-même, on y pense toute l’année suivante en attendant d’y retourner. C’était un peu la même idée pour notre « blaze », mixé ça avec le côté grunge et aliénant d’un Nowhere de Gregg Araki et on est bon en référence cinématographique.

Dans quelle mesure ton parcours artistique, ancré dans une pluridisciplinarité très contemporaine (photographie, vidéographie, graphisme, mode) influence-t-il aujourd’hui les contours de ton projet musical Camp Claude ? 

D. S. : C’est difficile à dire, je pourrais en parler avec plus de recul peut-être dans 1 an…En tout cas, mon travail perso tournait déjà pas mal autour de la musique. J’adore essayer de définir en images un univers musical et mettre un artiste en valeur. La vidéo par exemple est venue de mon besoin d’allier visuel et musique, j’ai fait mes premiers essais en stop-motion sur mes premières compos il y a plusieurs années. On m’a proposé de tourner mes premiers clips grâce à cette expérience. La mode aussi est un beau jeu créatif, la pluridisciplinarité dont tu parles c’est surtout lié à l’alliance de la curiosité et de la passion. Le projet Camp Claude c’est quelque chose de très nouveau pour moi, c’est le « thrill » du moment !

« Trap », « Lost And Found », « Hurricanes ». Si l’on fouille un peu, il y a dans les titres des morceaux formant ton premier EP un champ lexical de l’échappatoire (ou en tout cas d’une idée d’échappatoire). Est-ce une volonté consciente ?

D. S. : Bien sûr, c’est le sentiment principal qui entoure le teen-angst, l’adolescence éternelle, cette petite rébellion qu’on a toujours au fond du ventre et après laquelle on court toujours. Aller voir ce qui se passe ailleurs, être étonné, ressentir ce thrill dont je parlais… Même si grandir/vieillir nous rend progressivement plus « sage » et contenu. La différence avec l’adolescence c’est qu’on est encore plus conscient de notre environnement mais aussi du comportement des autres autour, une sorte de réalité moins malléable par notre imaginaire. Alors il ne reste plus qu’à passer à autre chose.

Compte tenu des présences de Mike Giffts et de Leo Hellden, peut-on considérer Camp Claude comme le versent féminin et plus ensoleillé de Tristesse Contemporaine ?

D. S. : On n’y a jamais vraiment pensé en fait mais pourquoi pas… Il y a clairement la pâte de Mike et Léo dans les morceaux donc je peux comprendre que l’on puisse ressentir ça mais en effet, l’énergie est différente, sûrement plus ensoleillée.

D’un point de vue discographique, où en es-tu ?

D. S. : On fignole des petits détails des morceaux pour notre premier album, il va rester encore toute la phase mix et mastering, pour une sortie dès 2016 je pense. On a maintenant tous les morceaux qu’on joue d’ailleurs sur un live d’une heure, et on travaille doucement sur la suite.

Je suis à la recherche de sons pour mettre dans mon iPod…quelque chose à me conseiller ?

D. S. : Hum, en ce moment, avec ce début de printemps un peu pourave je te conseille pour garder la pêche un ptit mix de nouvelles perles et des cool re-découvertes: « Loose Change » de Royal Blood, « Melt Me » d’Hanni EL Khatib, « Egyptian Hold Up » de Bosco Del Rey, « Long Flight » de Futur Island, « Tunic » de Sonic Youth. Et doux groove de meuf pour la fin de soirée avec « Red Light » de Baby Queens, et un petit Marble Arch (« Antiscript ») qui d’ailleurs va faire notre première partie le 9 avril au Point Éphémère.

 En concert au Point Ephémère le jeudi 9 avril.

Visuel : (c) Diane Sagnier

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Bastien Stisi
Journaliste musique. Contact : [email protected] / www.twitter.com/BastienStisi

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