Pop / Rock
JEFF BUCKLEY  « You and I »  (Legacy)

JEFF BUCKLEY « You and I » (Legacy)

30 March 2016 | PAR Jean-Christophe Mary

 Cet album posthume nous rappelle qu’un ange s’est posé sur terre avant de déployer ses ailes pour un autre ailleurs. You and I sort en ce mois de mars dans une version remastérisée.

 Le 29 mai 1997, Jeff Buckley disparaissait dans les eaux du Mississipi. Il laissait derrière lui l’un des meilleurs albums pop folk des années 90 :  « Grace ». La voix et la poésie de ce jeune homme de 28 ans était taillée dans la même veine que celle de son père, Tim Buckley, folk-singer, qui connut lui aussi une carrière éclaire. Jeff Buckley, le fils donc, jeune auteur compositeur doté d’une voix aérienne, puissante dont l’écriture sensible fonctionnait aussi bien aux images qu’aux sensations. Mais revenons, à ces reprises enregistrées en février 1993. Gorgée d’émotion, capable de s’élever en apesanteur dans les notes les plus aiguës comme de se lâcher rageuse, dans de violentes douleurs exacerbées, la voix d’ange de Jeff mets l’auditeur à genoux quand il revisite ses influences en version folk acoustique. Du bluesy « Poor Boy Long Way From Home » (du bluesman Bukka White) au rock de Led Zeppelin « Night Flight », en passant par cette version folk électrifié de Bob Dylan « Like a Woman », ces prises témoignent du succès phénoménale qui suivra. Comment rester insensible face à ce « Everyday People » funky et chaloupé de Sly, comment ne pas fondre devant ce « Calling You » brûlant de Jevetta Steele, titre particulièrement habité ? Sans oublier les deux titres originaux « Grace » et « Dream Of You And I » qui augurait d’une carrière de songwritter prometteuse. La grande réussite de ces enregistrements est d’avoir su trouver le juste équilibre entre montées violente d’adrénaline et réels moment d’accalmie. La puissance de la voix, et les guitares aériennes, approchent souvent une certaine grâce et valorisent les titres au maximum. Il est difficile de dire si ce sont les compositions, le chant qui retiennent le plus l’attention. Peut-être est-ce tout simplement la combinaison des deux. Un témoignage authentique et magnifique.

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Jean-Christophe Mary

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