
La playlist de la rentrée
Cette semaine, les chouchous dans le désordre : Audiobook, Bakel, Molly Church, Laurel et Bixita 70.
Adored– Laurel
On n’en a pas fini avec le retour du refoulé, c’est juste qu’après tout, la fille veut juste que tu n’aimes qu’elle et qu’importe le prix, la lucidité que l’on peut avoir avec l’autre là, reviens va-t’en, stimulus réponse. Il y a un petit air d’Anna Calvi mais en version presse féminine, en bout de magazine, dans les sections « analyse ». Donc plus entomologiste que militante. Mais évidemment, tout cela ne tiendrait pas une seconde sans ce son tranché et nerveux, joyeusement rock’n roll.
Mothers hen– Audiobooks
Un peu plus folle, un peu plus jeune aussi, Evangeline la moitié d’Audiobooks traverse Londres en pyjama de Batman tandis que son compère vieux loup de mer electro rapplique illico pour cette série pointue, pas toujours réussie mais toujours audacieuse. Un nouveau disque qui va forcément déplaire dans sa façon d’aller chercher la dance music ailleurs, sur une planète inconnue, froide et sombre où l’on entend ricaner de toutes petites filles cruelles.
Wild– Molly Burch
On redescend un peu du côté des années 60, Molly cite Patsy Cline et on pense aussi à Chairlift dans cette façon d’effranger les bords des stéréotypes féminins. Ici trois personnages en robe à cocktails, barrées sans trop le savoir et voilà, laissez le charme agit. Sauvage oui, à sa façon dans cette façon de susurrer peut-être ? « On m’a souvent dit que je parlais doucement … j’ai l’impression que beaucoup d’entre nous ont intériorisé l’image de ce à quoi une personne « puissante » doit ressembler. J’espère que cela changera. »
Vertige– Bakel
Plus difficile et également plus ambitieux, un texte très écrit qui se coltine les souvenirs d’enfance, la description émotion du lien avec les adultes proches menés autour d’images de vacances tremblotantes qui chaque fois touchent juste. On ne va déflorer les secrets de Bakel, ce qu’elle en dit ici passe gracieusement par-dessus la tentative new variété qui s’étourdit un peu trop de rythmes électroniques. C’est là que ça se passe, ce moment « où tout se sait, tout se fige »
Quebra Cabeça– Bixita 70
On s’échappe par le haut, dans une volonté de danser vertical, d’une racine africaine jusqu’à sa fleur brésilienne avec un groupe venu du jazz et du funk qui cherche l’énergie du live et la nuance du studio. Eux visiblement se sont bien amusés et on les suit naturellement dans leur folie des grandeurs. Un album tout chaud et un concert à Paris au mois d’octobre.
Visuel : Laurel extrait du clip adored