
On se souvient d’une playlist du 10 mai
Cette semaine The Brooks, Empress Of, Salut les salauds, Suikon Blaz Ad et Donato Dozzi.
So turned on — The Brooks
On se souvient de cette équation du funk, perdue dans le chaos cocaïné de Sly and the family Stones, la longue route vers la reconnaissance de la couleur noire de ces rythmes qui vont emballer tout le monde, jusqu’au disco, au RnB. On distingue le regard ironique, la mort jamais très loin. Ce groove que l’on ne lâchera plus.
One breath — Empress Of
On se souvient aussi qu’il y a deux Amérique, le Nord et le Sud, les pauvres et les nantis, les plus jeunes dont les mots viennent difficilement, disent sans dire ce qui ne parvient pas à prendre sens. Le morceau a été composé en soutien à une grande campagne pour la promotion de la santé mentale. Mais c’est surtout une magnifique chanson.
Le confort életronique — Donato Dozzy
On se souvient que les rythmes de la rue ont pris un drôle de tournant avec la technologie et les machines électroniques. Des plages, des envolées, des vêtements virtuels recouvrant les corps dansant, les corps dansés. « Des pads progressifs et euphoriques qui créent un paysage trippant et vivant » dit le dossier de presse. Et c’est tout à fait ça.
Comme prévu — Suikon Blaz Ad
On se souvient d’avoir souri en découvrant que l’on pouvait réaliser un clip autour du vrai-faux démarrage d’une tondeuse à gazon. Du dadaïsme à la sauce Jul et une carte postale de nouveaux riches. Un texte simple et brillant qui brise le cliché qui se déroule sous nos yeux.
Salut les salauds — Interview
On se souvient du 10 mai d’il y a vingt ans ; l’espoir et la créativité du grand mélange. Ce qui se voit, très officiel et le mouvement de fond à peine perceptible ; le son des très pauvres, le funk des ploucs qui allait bientôt devenir magistral et qui surnage ici, dans le groove d’une promesse perdue. Comme des rendez-vous qui tombent à l’eau.
Visuel :@salut les salauds