Musique
[Live report] Marvellous Island Festival

[Live report] Marvellous Island Festival

09 May 2013 | PAR Yohann Marchand

Ces évènements se déroulent entre la nuit du mardi 8 mai et du mercredi 9 mai, sur l’île de la Porte Jaune aux abords de Paris…

22:30
«C’est quoi ce délire de carte ?» Le monde n’est pas aussi merveilleux qu’il n’y parait au Marvellous Island. A commencer par ce moyen de paiement dont se plaint Edouard – 25 ans. Nous le retrouvons au stand où les festivaliers sont contraints d’échanger leurs deniers contre cette carte prépayée qui coûte au préalable 5 euros. «La France était en retard sur Berlin. J’adore la deep house, la house, la techno… et c’est à Berlin que j’ai passé mes meilleurs soirées. Grâce à Marvellous la donne devrait changer. La prog’ est pointue mais reste tout de même généraliste. Je suis accompagné de potes qui n’y connaissent rien en électro, et ils passent tous une bonne soirée. Par contre la carte à 5 euros… c’est du vol ! Déjà que la pinte est à 9 euros…» Derrière nous retentit le hit d’Asaf Avidan « One Day / Reckoning Song » remixé par Wankelmut. Son set touche à sa fin. Le public est surchauffé. Le jeune berlinois révélé sur le net et qui s’est imposé en un an comme un acteur majeur de la scène mondial house, laisse ses platines au duo Catz’n’Dogz pour une montée plus agressive et festive.

Asaf Avidan – One Day / Reckoning Song (Wankelmut Remix)
http://www.youtube.com/watch?v=KRAMNWzfjcg

23:02
Il nous faut à peine 10 petites minutes pour faire le tour complet du parc. Sur papier la scénographie paraissait plus étendue. Nous nous attardons en premier sur la Jungle Stage, une scène en intérieur plongée dans une atmosphère tropicale. Le parisien Djebali propose une house progressive qui se transforme vite en techno agressive agrémentée de samples hip-hop. Le public est conquis. La chaleur devient suffocante. Nous retrouvons Catz’n’Dogz sur la Garden Stage, la seule scène ouverte en plein coeur du parc. Daft Punk résonne dans un mashup minimal avec l’incontournable « Da Funk ». Le public exulte. Reste à découvrir la Main Stage, la seconde scène en intérieur qui s’étale sur tout un flanc du camp. Si vite vu, si vite reparti. On se croirait dans une salle municipale mal insonorisée. Sur l’estrade le dj Subb-an tente de rendre l’endroit chaleureux par un set électro groovy, mais peine à convaincre malgré sa réputation de «Meilleur Dj Révolutionnaire 2011».

00:20
Nous faisons une halte dans l’espace lounge du festival. Ambiance tamisée et deep house feutrée. Laura – 26 ans – s’y déhanche timidement. «Si je m’y connais en électro ? Pas du tout ! J’ai suivi des amis. Moi j’écoute de tout, de la radio Nostalgie à la minimale, et ça m’éclate.» Les organisateurs avaient tablé sur un public généraliste curieux de s’abandonner aux sonorités underground. Sur ce point le pari est réussi.

1:43
Malgré une carte à 5 euros, le festival est parvenu à prendre son envol. De toute part s’entremêlent des beats technoïdes, des cris jouissifs, des applaudissements tonitruants, un brouhaha éclectique et envoûtant en osmose avec le set de Damian Lazarus. Le dj Londonien entame un virage techno au Main Stage. Une minimale très épurée, déstructurée par de nombreux breaks, qui frustent un public plus habitué à des avalanches stroboscopiques qu’à des échappées sensorielles. Rouchdy – 29 ans – est aux anges. «Moi je suis un habitué d’Ibiza. J’ai testé le festival Inox Park, mais c’est trop clubbing, pas assez déjanté. Marvellous Island, c’est bon enfant. Paris sait enfin s’amuser. C’est la French Touch ! Paris – Ibiza – Berlin c’est the place to be maintenant !» Ali – 25 ans – est tout aussi enthousiasmé. «Je suis dans mon élément ce soir, Marvellous c’est ma plus grande discothèque ! C’est encore mieux que Tomorrowland, qui est devenu trop commercial à mon goût. Dommage qu’il n’y ait que des parisiens. La com‘ serait à revoir pour rendre l’évènement encore plus fou !»

Damian Lazarus – Diamond in the Dark
http://www.youtube.com/watch?v=K2qk-cNmcWA

2:24
Bloody Mary, la plus frenchy des berlinoises, électrise la Jungle Stage avec une techno brutale et festive. Nous sommes rapidement transportés dans un monde synthétique exotique. A la lisière d’une Trance-Goa cheep et d’une House régressive. D’où s’échappent de lourdes basses nappées d’une agressivité hip hop, qui vous fait voyager à bord d’un TGV dans un état second où Laurent Garnier vous délecte de son « Extasy ». Sans conteste, Bloody Mary s’impose comme la révélation de la soirée.

3:05 – 4:10
Le dj Guy Gerber encensé par le festival comme «l’enfant rock de la scène rave» se limite à une techno poussive et répétitive. Le Garden Stage parait bien triste comparé à l’enfer tropicale de Bloody Mary. Arrive alors le duo M.A.N.D.Y !!! La tête d’affiche de ce premier jour de festivités. Beaucoup de bruit pour rien. Une deep house très molle qui s’égare dans un clubbing de mauvais goût. Le parc se vide.

5:00
En cette première édition, Marvellous Island semble être parvenu à intéresser autant les amateurs que les aficionados de musiques électroniques. Le festival se présente comme une terre médiatique pour des artistes souvent habitués à rester dans l’ombre. Une belle initiative de rendre l’underground populaire, d’appréhender l’avenir électro autre que dans des squats lugubres. Reste que la vie dans ce monde merveilleux est chère. Que faute d’avoir uniquement tablé sur un public parisien, le festival peut vite souffrir de l’effet «branchouille» propre à la capitale : je suis hipster et je viens me montrer en soirée. La révolution électro parisienne est en marche.

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Charlotte Rampling et Bertrand Tavernier à l’honneur du 11ème Brussels film festival (du 19 au 26 juin 2013)
La Nocturne Rive droite, c’est le 5 juin 2013, de 17h à 23h
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Yohann Marchand

2 thoughts on “[Live report] Marvellous Island Festival”

Commentaire(s)

  • Martin

    Ça se dit blog culturel et ça ne sait pas orthographier Asaf Avidan?

    May 11, 2013 at 15 h 12 min
    • Avatar photo

      On a jamais été un blog, mais pardon, ce “F” n’a pas été assez appuyé pour surgir à l’écran. Mille excuses, merci d’avoir pointé cette lourde erreur.
      Amitiés,
      La rédaction.

      May 13, 2013 at 11 h 58 min

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